Les élus locaux sont sur le point de partir, sans bilans et surtout sans avoir rendu des comptes. Pis encore, ils «grattent» les derniers sous avec des projets qui ont tout, sauf un intérêt public...Un mandat à refaire les...trottoirs! C'est le bilan de certains maires et élus locaux des cinq années qu'ils ont passées à la tête de leurs communes! En effet, alors que beaucoup d'entre elles manquent des infrastructures les plus basiques, les administrés sont surpris de voir ces fameux trottoirs être refaits à chaque occasion. On enlève le pavé pour du carrelage, puis le carrelage pour du goudron, on revient au pavé avant de refaire un petit tour avec les carrelages pour faire avec du goudron! Il ne faut pas s'étonner de voir bientôt des trottoirs ornés de marbre! Mais autour de ces trottoirs qui ne tiennent pas l'année, on trouve des chaussées aux mille trous qu'on ne peut voir à cause de la défaillance de l'éclairage public, des tas de poubelles et surtout des jeunes et enfants qui ne trouvent pas d'infrastructures pour se défouler. Mais ces maires qui promettent monts et merveilles avant d'être élus préfèrent les...trottoirs. Car, quand on refait un trottoir, on donne l'impression de travailler, mais quand on arrange une canalisation d'eau usée on travaille réellement. Or, l'important pour l'élu local est de faire semblant. Il faut faire quelque chose de visible et éviter un projet qui ne se voit pas et surtout qui ne rapporte pas! On cite l'exemple de la commune de Rouiba (banlieue est d'Alger) dont les élus locaux ont «trottoirdisé» toute la ville. Chaque petit vide est remplacé par un trottoir. Ces élus ont même fait une «trouvaille» mondiale qui est de construire des trottoirs sur les côtés d'une Route nationale. Ainsi, la RN 5 a vu le «bas côté» remplacé par un trottoir en goudron avec des bordures géantes! L'accotement est pourtant justifié, cette partie de la route joue un rôle déterminant en l'occurrence en cas d'accidents et leur gravité. En cas de perte de contrôle, le véhicule mord ou roule sur l'accotement. Avec cette nouvelle «trouvaille», on risque d'assister à une véritable catastrophe... En parallèle, la bretelle qui mène vers la rocade sud a un gros trou qui ralentit la circulation et a même provoqué des accidents, mais cela ne semble pas déranger ces responsables occupés avec leurs trottoirs. Le pire dans l'histoire est le fait que cet exemple ne soit pas un cas isolé. Surtout en ces ultimes semaines qui précédent la fin des mandats. Ils «grattent» les derniers sous avec des projets du genre.
C'est presque la même pratique dans les quatre coins du pays. On a l'impression qu'il y a une école des maires où ils apprennent à refaire les trottoirs. Il faut faire vite, le temps presse pour les dernières affaires et dire aux citoyens que l'on travaille pour son bien-être! C'est pour cela que cette fonction qui n'a presque plus de prérogatives est de plus en plus convoitée, que ce soit par les élites, les analphabètes, les pauvres et surtout les riches...Ce n'est donc pas le pouvoir ou l'ambition de changer les choses qui fait courir ces candidats. Encore moins, le salaire qui ne dépasse pas les 160 000 dinars pour les maires, les 100 000 dinars pour les adjoints et les 10 000 dinars pour les élus non permanents. Surtout que certains sont prêts à tout pour accéder à cette fonction, dont le prestige n'a plus que le nom. Ils n'hésitent pas à dépenser des millions de centimes dans le «ramassage» des signatures et d'autres millions dans l'achat des voix! Ils distribuaient de l'argent à tout-va, organisaient des festins accompagnés de cadeaux...Ce sont des investissements à long terme qui ne semblent pas être touchés par la crise...
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Posté Le : 17/10/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Walid AIT SAID
Source : www.lexpressiondz.com