Algérie

Les maillons faibles de la chaîne identifiés



Les exportateurs des fruits et légumes font face ces dernières années à de nombreuses contraintes qui les bloquent dans l'exercice de leur activité. La logistique est l'un des maillons les plus importants de toute la chaîne liée à l'exportation de ces produits agricoles.Selon le président du Cluster algérien des fruits et légumes à l'export (Caflex), Toufik Hadkeheil, un container "reefer" coûte actuellement environ 2 000 euros en location, alors que chez les pays voisins, il est deux fois moins cher pour atteindre Marseille.
Ce qui est, souligne-t-il, dispendieux pour un opérateur. "Les affréteurs attendent le moment opportun, à savoir la période de récolte et d'exportation des dattes pour faire exploser les prix. Juste à ce moment-là, par pur hasard, les containers deviennent rares et chers", déplore M. Hadkeheil.
L'autre écueil soulevé a trait à la certification qui exige, affirme-t-il, des "montants exorbitants auxquels l'Algérie se doit d'en capter une partie". Le business mondial du hallal a représenté, à lui seul, deux mille milliards de dollars en 2017 et devra atteindre en 2023 trois mille milliards de dollars, estime notre interlocuteur.
"Le hallal ne concerne pas uniquement l'abattage rituel, mais beaucoup d'autres secteurs à l'image des produits agricoles", avoue Toufik Hadkeheil. L'utilisation des intrants agricoles doit être exempte de matières animales non conformes aux rites musulmans.
Il cite l'exemple des yaourts qui ne doivent pas contenir de gélatine de porc. Ce ne sont que quelques exemples auxquels "nous devons prêter attention. Et c'est en cela que les certifications peuvent beaucoup nous apporter car elles permettent d'avoir un standard minimum auquel nous devons nous conformer", explique le président du Caflex.
Il en veut pour preuve la certification biologique qui représente un marché de plus de 100 milliards d'euros à travers le monde. Cette certification permet de doubler le prix d'un produit.
À titre d'exemple, le citron conventionnel coûte 1,60 euro et en biologique il est cédé à 2,94 euros prix de gros au marché de Rungis (France). Le chiffre d'affaires augmente très rapidement et surtout que le bio a une croissance continue qui n'est pas près de diminuer.
Car les consommateurs ont tendance à prêter davantage d'attention à la qualité de leur consommation. L'Algérie a, dans ce cadre, une immense carte à jouer de par les caractéristiques des produits locaux. Le troisième point sur lequel notre source juge utile de mettre l'accent concerne les études. "Elles sont primordiales.
De nos jours, il n'existe pas une société digne de ce nom qui n'aborde pas un marché étranger à travers une étude. Cette dernière permet d'identifier ses lacunes, d'analyser son environnement, d'identifier les potentialités de partenariat et de les maximiser", indique cet opérateur. L'exportateur s'en trouve de ce fait motivé car il sait où il va précisément et ses risques
sont diminués.

B. K.


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