Algérie

Les magistrats indignés



Des magistrats des wilayas de Sidi Bel-Abbès, de Mostaganem ou encore d'Aïn Témouchent sont venus exprimer leur solidarité avec leurs confrères oranais et prendre part à la manifestation.Ce sont des magistrats aux visages marqués par les événements de dimanche qui ont rejoint la cour d'Oran, hier matin, pour poursuivre la grève et organiser un rassemblement de protestation contre la répression qui les avait frappés la veille. Mais ils ont été désagréablement surpris en trouvant l'accès interdit à tous les magistrats qui avaient été mutés à l'occasion du mouvement controversé du ministère de la Justice. "Une liste portant les noms de ces magistrats a été confiée à des agents à l'entrée qui nous est réservée", a déploré un magistrat.
Ce qui n'a pas empêché les grévistes de rejoindre leurs confrères par la porte principale et d'organiser dans la salle des pas perdus une manifestation au cours de laquelle ils ont scandé des slogans hostiles à Belkacem Zeghmati et au procureur général d'Oran qui ont "souillé la toge du magistrat et porté atteinte à son honneur".
Des magistrats exerçant dans les cours de wilayas proches d'Oran, notamment de Sidi Bel-Abbès, de Mostaganem ou encore d'Aïn Témouchent, sont venus exprimer leur solidarité avec leurs confrères oranais et prendre part à la manifestation que l'on annonçait d'ampleur régionale, mais qui n'a finalement pas été à la hauteur des attentes. Pour autant, les grévistes ont donné de la voix pour réclamer le départ de Belkacem Zeghmati, préalable à la reprise des négociations entre le Syndicat national des magistrats et le ministère de la Justice.
Les magistrats ont, en outre, fortement applaudi la réaction de la Cour suprême qui a organisé un rassemblement pour s'insurger contre les événements inqualifiables qui se sont produits dimanche à Oran. "Il est possible que nous portions plainte contre les responsables des violences qui nous ont frappés hier", nous a, par ailleurs, indiqué un magistrat.
Offusqué par ce "sacrilège", le Comité anti-répression de la Laddh-Oran et quelques citoyens ont programmé d'organiser un sit-in de solidarité devant le Palais de justice, mais ils ont été arrêtés par les forces de l'ordre qui les ont contraints à s'éloigner de quelques dizaines de mètres.
Cela ne les a pourtant pas empêchés de donner de la voix en brandissant des pancartes plaidant pour une justice libre et indépendante, et réclamant la libération des détenus d'opinion. Les manifestants ont également fustigé le ministre de la Justice qui a autorisé la violation de l'intégrité d'une cour par des gendarmes anti-émeutes et permis que des magistrats soient ainsi violentés.

S. Ould Ali


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