Les lueurs d'espoir

Même aux heures les plus sombres de l'humanité, l'espoir a toujours sauvé celle-ci. Et c'est sa lueur, au moment où le bateau Algérie semble sombrer dans l'océan «Delta», qui va aussi permettre à son peuple de s'accrocher à la vie et de continuer sa lutte contre le méchant virus. C'est dans ces moments difficiles où le monde semble s'effondrer autour de nous - à voir ces images insoutenables des enfants qui pleurent de déchirement, la perte d'une maman, emportée par le coronavirus, ou à entendre ces cris de détresse des malades qui étouffent par manque d'oxygène- que l'élan de la solidarité prend tout son sens, offre une bouffée d'air et redonne la vie. Que ce soient des chèques avec plusieurs zéros à droite, donnés par des industriels et de grands entrepreneurs, des boucles d'oreilles en or offertes par une sexagénaire ou encore les quelques centaines de dinars qu'un enfant a récupéré de sa tirelire, la solidarité du peuple algérien mérite, encore une fois, un chapeau bas. Cet hommage doit être rendu également à la diaspora qui n'a pas manqué à son devoir envers les siens en ces temps difficiles. Malgré les couacs de l'administration, une fausse polémique qui n'avait pas lieu d'être, créée sur l'acheminement du matériel collecté et la centralisation de sa distribution, il faut garder à l'esprit l'essentiel: la générosité. Elle, elle ne se décrète pas et ne se contrôle pas. Les barrières bureaucratiques imposées aux spécialistes bénévoles de la santé qui proposent de porter main forte aux médecins algériens dans le cadre de la lutte anti-Covid ne pourront pas freiner la fougue de ceux qui ont l'Algérie dans le coeur, surtout lorsqu'il s'agit de vie ou de mort. L'élan du coeur qu'ont exprimé les enfants de l'Algérie, un peu partout dans le monde, est semblable à cette bougie dont la lueur aussi faible soit-elle, brise l'obscurité et montre le chemin. Le geste citoyen exceptionnel qui se manifeste en ces temps de crise pour pallier les défaillances et les carences enregistrées à différents niveaux, alimente l'espoir de lendemains meilleurs. Il faut donc s'accrocher et croire que demain sera meilleur même si le nombre de décès reste important dans le pays et que le virus évolue rapidement vers une forme plus dangereuse, comme l'annoncent des scientifiques. Car en Algérie, l'opération de vaccination s'accélère après l'énorme retard enregistré. L'institut Pasteur prévoit de vacciner 20 millions d'Algériens avant la fin de l'année. Peut-on réussir à vacciner plus d'une quinzaine de millions en 3 mois alors que 3,5 millions seulement l'ont été en 7 mois' Cela semble chimérique, mais pas impossible. Il faut faire confiance au génie algérien! Il faut garder espoir aussi parce que les soldats de la santé, malgré la fatigue et le harassement, continuent, depuis 17 mois sans relâche, de se sacrifier héroïquement pour sauver des vies. Ces derniers qui affrontent la mort et la combattent quotidiennement, ont été les premiers lanceurs d'alerte sur la dégradation de la situation sanitaire. Mais pas seulement, Professeurs et médecins ont choisi de prendre leur distance du discours officiel et d'user de leur droit déontologique de dire la vérité au citoyen. Ils méritent respect et c'est leur courage qui permet de continuer la lutte. Il faut garder espoir aussi parce que les citoyens ont pris conscience du danger du coronavirus. À l'exception de certains imprudents, les autres se protégent, s'autoconfinent et se vaccinent, sans avoir besoin d'un rappel à l'ordre des autorités. Et en voyant l'évolution de la société algérienne qui se prend en charge, on comprend que rien n'est perdu. Bien au contraire, l'Algérie solidaire et unie a tout un avenir à construire. Demain sera un autre jour, un jour meilleur, on construira sur les décombres où pousseront des fleurs... avec des épines.