Algérie

Les logements FNPOS de la colère



Ce sont des gens en colère, amers, parfois déprimés, qu'on a rencontrés hier devant le siège de la direction de l'antenne régionale d'Oran du Fonds national de péréquation des oeuvres sociales (FNPOS).

Ils étaient en effet, quelque dizaines de souscripteurs, hommes et femmes de différents âges, à avoir fait une fois de plus, et sûrement pas pour la dernière fois, le déplacement à cette antenne d'Oran, sise à Haï El-Akid Lotfi à l'est d'Oran, dans l'espoir de trouver une oreille attentive, un interlocuteur qui daigne leur donner des réponses. Qu'est-ce qui bloque la distribution des logements FNPOS d'Oran, alors qu'à Mascara, Aïn Témouchent et ailleurs, les bénéficiaires sont déjà logés ?

Cela fait cinq longues années que les postulants aux logements FNPOS de la wilaya d'Oran attendent de voir le bout du tunnel. Après l'affichage des listes des bénéficiaires en septembre dernier, il y a eu une période dite de recours, durant laquelle une commission centrale ad hoc «examine les recours et arrête la liste définitive des bénéficiaires au plus tard, dix jours après la date limite de réception des recours.» Dans tous les cas, ladite commission «doit statuer dans un délai de 30 jours après sa saisine par la commission de wilaya, faute de quoi, la liste proposée par la commission de wilaya est réputée approuvée,» précise la réglementation.

Pourtant, près de six mois se sont écoulés depuis l'affichage des listes. Et c'est toujours le silence radio du côté du FNPOS.

Signe d'impuissance des concernés : on gesticule, on élève la voix avant de s'effondrer. On ose à peine lever les yeux et voir les logements (FNPOS) situés à quelques dizaines de mètres seulement du siège administratif du Fonds de péréquation des oeuvres sociales. Des logements déjà achevés, mais toujours vides de leurs occupants. Un affront de plus pour des postulants dont la patience a atteint ses limites.

Depuis maintenant plusieurs mois, on les retrouve presque tous les jours devant la direction du FNPOS, en quête de la moindre nouvelle ou annonce concernant une éventuelle date pour la distribution des quelque 1.106 logements annoncés dans ce cadre. Faute d'information officielle, on se contente des bruits qui circulent çà et là. « A chaque fois qu'on cherche à voir le directeur pour avoir des informations fiables, on nous dit qu'il est absent. S'il n'est pas en déplacement, il est en séminaire. Cela dure depuis plusieurs mois. On se contente donc des bribes d'informations, souvent contradictoires, que certains agents veulent bien nous fournir de temps à autres. Une fois, on nous dit que la décision de distribution dépend d'Alger. Une autre, c'est le wali qui en est responsable. C'est le flou total et cela ne fait que nous exaspérer encore plus », affirme dépité un bénéficiaire dont le nom figure dans la liste affichée en septembre dernier. Et à un autre d'affirmer avec sérénité : « Qu'on nous dise seulement qu'est-ce qui se passe. Rien ne justifie ce silence. On est des gens civilisés. On respecte les lois de la République. Tout ce qu'on veut, c'est comprendre où réside le blocage. Est-ce au niveau du ministère, de la wilaya ou de la direction du FNPOS ? ». Un autre bénéficiaire, d'un certain âge, certainement retraité, observe et écoute avant de prendre la parole en exhibant un article de presse : « En octobre 2008, on avait annoncé que la distribution des logements allait s'effectuer avant la fin de l'année. On est en mars 2009, et on ne veut même pas nous ouvrir la porte pour nous écouter ». L'homme accompagné par son jeune fils finit par perdre son sang-froid, lorsqu'il évoque les conditions dans lesquelles il est logé avec sa famille actuellement. On imagine très bien la frustration d'un homme qui a passé toute son existence à travailler laborieusement sans avoir un toit décent à offrir à ses enfants. Le vieil homme se ressaisit, soupire, puis se tait à nouveau...

Les bénéficiaires reviendront dimanche prochain pour tenter une nouvelle fois de rencontrer le directeur.




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