Les enseignants et les responsables des collectivités locales qui gèrent directement ces logements se rejettent la balle au sujet des frais de branchement au réseau du gaz naturel, estimés à environ 10 millions de centimes.Si la quasi-totalité des écoles primaires de la wilaya de Tizi Ouzou est raccordée au réseau du gaz naturel, ce n'est pas le cas de la majorité des logements de fonction réalisés dans les enceintes de ces établissements. Etant souvent occupés par des enseignants à la retraite, leur raccordement bute essentiellement sur la question de qui doit supporter les charges y afférentes. "J'occupe un logement de fonction depuis plus d'une trentaine d'années. Certes, l'appartement a été doté du courant électrique et de l'eau. Pour le gaz naturel, les autorités locales n'ont fait aucun effort", déplore un enseignant à la retraite à Tizi Ghennif.
Un autre instituteur à la retraite, après quarante-cinq ans de loyaux services, dit ne pas comprendre l'attitude des autorités locales par rapport à ce problème. "En 1976, quand j'ai occupé ce logement, il était même meublé. Aujourd'hui, on nous dit de réaliser nous-mêmes l'installation pour bénéficier du gaz naturel", estime cet enseignant de Frikat, qui qualifie cette situation d'"aberrante". Comme partout ailleurs, dans tous les établissements du primaire relevant des communes, c'est le même problème. "Devons-nous réellement équiper ces logements que nous devrions quitter un jour ou l'autre car nous sommes à la retraite '" s'interroge un autre enseignant à Aït Yahia Moussa. Et d'expliquer : "En principe, l'installation relève de l'APC. Parfois, le devis revient à plus de 100 000 DA, sans compter bien sûr le coût du compteur." La question est si lancinante que les occupants de ces logements n'arrivent pas à accepter les réponses données par les autorités locales.
"Nous avons équipé toutes nos écoles en appareils de chauffage et en gaz naturel. Cela concerne bien sûr les salles de cours et les cantines. Mais, pour les logements de fonction, nous n'avons aucune opération de ce genre. Cela revient trop cher à l'APC. Nous n'avons pas de moyens financiers pour un tel projet", répond le maire sortant de l'APC de Bounouh, Mohamed Arezki Lounis. Pour ce dernier, les frais de branchement au réseau du gaz sont à la charge des enseignants bénéficiaires de ces logements. Approché à ce propos, Rabah Medjahed, maire de la commune de M'kira, donne la même réponse. "Déjà, ces enseignants ne s'acquittent pas de leur loyer. Avec quoi allons-nous réaliser tant de branchements alors que notre municipalité est l'une des plus pauvres de la wilaya '" s'interroge-t-il.
Selon ce maire, certains enseignants ont eux-mêmes réalisé leurs installations alors que d'autres refusent de le faire. En tout cas, c'est un problème épineux, d'autant plus que la plupart de ces logements sont occupés par des indus occupants juste après avoir pris leur retraite. À noter que dans de nombreuses écoles primaires de la wilaya les enseignants en fonction, notamment les jeunes, n'ont plus cette opportunité d'occuper un logement de fonction. Certains d'entre eux ont même sollicité la direction de l'éducation d'appliquer la loi afin que les enseignants à la retraite les quittent, en vain.
O. Ghilès
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghilès O
Source : www.liberte-algerie.com