« On ne peut pas supporter de telles conditions de vie. Vivre dans un studio durant presque 15 ans est un défi pour toute la famille. On ne peut pas s'habituer, car les choses évoluent, hélas, de mal en pis », déplore une dame habitant la cité des 90 logements F1 de Hadjout. « Pour se rendre compte de l'étendue de notre calvaire, il suffit juste de constater l'état de délabrement des escaliers et des espaces communs. Ce n'est pas par manque d'hygiène ou bien à cause de l'incivisme. Lorsqu'on est entassé par dizaines dans un même bloc, il faut s'attendre à de telles détériorations », observe Mohamed, père de 3 enfants. La cité des 90 logements F1 se compose de trois blocs de 30 studios chacun. Dans chaque étage cohabitent tant bien que mal six familles. « Tous les locataires ont procédé à des modifications à l'intérieur de leurs studios pour gagner de l'espace », fera savoir un habitant de la cité. En effet, la cuisine a été transformée en petite chambre et la douche a été supprimée pour y disposer une cuisinière. « Pour prendre la douche, nous avons le choix entre les douches publiques ou les toilettes de la maison », souligne Mohamed. Et d'ajouter : « Nous n'avons pas de chambre à coucher, car elle prend trop de place. La majorité d'entre nous se contente d'un matelas à même la terre ». Un autre locataire ne cache pas son désarroi. « Je n'ai aucune intimité. Mes enfants, filles et garçons, adolescents, dorment dans la même pièce. Si j'avais au moins un peu d'argent, j'aurais quitté ce lieu maudit pour louer ailleurs un appartement décent. C'est à cela que ce résume mon rêve le plus cher. C'est malheureux de le dire, mais c'est comme ça », se résigne-t-il. « Mon fils ainé a quitté la maison depuis longtemps pour s'installer chez son oncle. Il vient chez nous uniquement pendant la journée pour nous voir. C'est vous dire notre malheur », ajoute un autre. A en croire nos interlocuteurs, la situation difficile qu'il vivent est à l'origine de la prolifération de certaines maladies. « Mon épouse souffre d'une maladie du c?ur. Mes enfants et moi-même faisant face à des problèmes respiratoires. De nombreux enfants dans notre quartier ont une bronchite à cause de l'humidité », remarque un locataire. Leur souhait est de quitter ces lieux pour vivre dans des appartements décents. « En 2001, lorsqu'ils nous ont installés dans ces F1, les responsables de l'époque nous ont promis de nous reloger le plus rapidement possible. 13 ans plus tard, nous sommes au même stade. Rien de concret. Et pourtant nous avons alerté tous les responsables et nous avons envoyé des lettres à tous les niveaux », confient les locataires. « Nous ne pouvons plus supporter cette situation qui s'empire de jour en jour. Nous lançons un appel aux autorités pour qu'elles prennent en charge notre relogement le plus rapidement possible », souhaitent-ils.
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Posté Le : 16/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amirouche Lebbal
Source : www.horizons-dz.com