Algérie

Les locales, c'est vraiment spécial !



La question a tellement fait débat qu'elle a intégré la tradition. C'est maintenant une certitude, elle est là à l'orée de chaque scrutin local. Il arrive souvent qu'elle devance tout le reste des questions qui accompagnent une élection. La « participation » est systématiquement l'enjeu principal des élections algériennes. Elle relègue alors les prévisions, la campagne, le déroulement et les... résultats au second plan. Une fois le corps électoral convoqué par le chef de l'Etat et parfois bien avant, les interrogations commencent plutôt sur ceux qui vont y aller, ceux qui vont boycotter et ceux qui vont s'abstenir. Bien évidemment, l'argument passe-montagne de ces derniers, ils ne vont pas le chercher loin. La bonne affaire : on peut bouder les scrutins nationaux parce qu'ils sont « politiques » mais il faut être présent aux municipales et aux wilayales parce que c'est un vote « en relation direct avec le citoyen ». L'argument n'est pas farfelu, reste la bonne ou la mauvaise foi qu'on y met. On l'a parfois sorti avec sincérité mais souvent, il a servi à cacher d'autres motivations : les partis ne peuvent pas entretenir un potentiel militant et de soutiens intéressés sans être dans la compétition électorale qui en offre les débouchés et fait évoluer les carrières. Mais les élections ne se font pas uniquement avec les entreprises politiques. Elles se font aussi avec les candidats. Ce sont généralement eux qui donne du crédit au choix de la participation aux locales quand, politiquement, on n'assume pas les autres scrutins parce que convaincus qu'ils ne changeront rien à la situation du pays où les enjeux et les solutions sont d'une tout autre nature. Alors quand des femmes et des hommes, dont les compétences et la rigueur morale sont de notoriété publique, viennent vous dire qu'ils se présentent parce que, dans leur localité, ils peuvent être utiles et faire bouger quelques lignes, il est difficile de ne pas les écouter. Et ça fait une opinion plus large... des électeurs pas forcément acquis à la démarche générale mais vont mettre un bulletin dans l'urne parce qu'eux aussi espèrent voir changer quelque chose dans leur quotidien. De toute façon, ce n'est déjà pas sûr avec ceux qu'ils choisissent en connaissance de cause. Alors, ils vont éviter le pire en barrant la route à ceux qu'ils rejettent pour l'ensemble de leurs états de services personnels ou de la chapelle qu'ils représentent.S. L.


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