Des faux partis, des faux membres fondateurs seraient invités à débattre la nouvelle Constitution.Lors de son intervention hier à la radio, la première responsable du PT a usé de rhétorique pour donner un écho élogieux au dernier discours du chef de l'Etat. «Ce scrutin est décisif et nous pensons que c'est une année pour ne pas dire une période charnière pour le pays d'autant plus qu'elle intervient 50 ans après l'Indépendance. Même si comparaison n'est pas raison, en 1954 il fallait que le peuple algérien prenne les armes pour se libérer du colonialisme et constituer l'Etat algérien et fonder la 1re République et accéder à la souveraineté». Mais aujourd'hui, le contexte est différent car, selon la secrétaire générale du PT, avec tous les dangers menaçant l'intégrité des nations à l'échelle régionale et mondiale, il s'agit de passer vers une ère nouvelle. C'est-à-dire, poursuit-elle «rompre avec le système du parti unique avec tout son héritage, ses pratiques politiques, ses institutions et la corruption qu'il a générée en faisant en somme le passage vers la démocratie et la souveraineté du peuple». Par son discours, Louisa Hanoune estime que le chef de l'Etat a donné «le contenu de l'assemblée», laquelle est qualifiée de «constituante» par le simple fait qu'un appel à la participation au vote est lancé en direction des femmes, des jeunes et des paysans ou la plus large couche de la population». Aux yeux de l'invitée de la Radio nationale, ceci ressemble à «la démarche pour la Constituante». Néanmoins, elle s'interroge si toutes les conditions sont réunies pour qu'on puisse passer cette étape «cruciale» et réussir cet «examen historique». L'élection prochaine est-elle vraiment cruciale' La pasionaria du PT croit déceler «des pressions extérieures qui s'exercent sur le pays». «Le choix économique notamment par rapport à la règle 51/49, la politique sociale désapprouvée par le FMI, sont autant de décisions suscitant des pressions extérieures soutenues par des relais locaux mécontents», justifia-t-elle sans plus de précisions. Suivant la même logique, elle juge que la réussite du test sera tributaire de certaines conditions à mettre en place. «Soit les élections se dérouleront dans de bonnes conditions permettant à la souveraineté du peuple de s'exprimer, à la rupture tant attendue de s'opérer en fin, pour fonder la 2e République. ou bien alors nous allons tout droit vers l'inconnu ou l'abîme», indique-t-elle. En cette même occasion, Louisa Hanoune n'a pas manqué d'encenser la déclaration du ministre de l'Intérieur. Enfin, dit-elle, un membre du gouvernement ou le ministre de l'Intérieur reconnaît que «la prochaine Assemblée sera constituante». Elle est de fait constituante, clame-t-elle. A partir du moment où le chef de l'Etat a annoncé que la prochaine assemblée discutera de la Constitution «le caractère constituant est désormais conféré», appuie-t-elle avec optimisme.
«Il faut que le peuple soit associé au débat en multipliant et en constituant les comités populaires pour que le peuple puisse s'exprimer», fait-elle savoir à un peu moins de deux mois et demi de cette échéance. Par conséquent, réitère-t-elle, «il faut choisir des hommes et des femmes qui ont des capacités parce qu'ils vont débattre du sort de la nation.» Il s'agit de «couronner le processus de la réconciliation nationale et l'édification de la démocratie en Algérie», explique-t-elle. Après s'être demandé si le chef de l'Etat le sait ou non, elle reconnaît que «le pouvoir de l'argent des mafieux à l'intérieur et peut-être aussi à l'extérieur provenant du Qatar et des agences américaines, est en train de prendre en otage l'opération électorale». Pour y remédier, fait-elle savoir, «il faut mettre des garde-fous pour faire échec à cette démarche qui procède de la décomposition et corruption politiques et qui risque de faire avorter complètement le processus électoral». Mais qui sont-ils ces fossoyeurs' «Je n'ai pas le droit de porter des accusations à l'emporte-pièce comme ça.» Cela dit, tout le monde sait qu'il y a des sommes colossales, des milliards et des milliards en circulation en rapport avec la constitution des listes. Parmi les nouveaux partis, «il y a des fausses formations avec des faux membres fondateurs payés pour assister au congrès constitutif. Et il y a des partis qui sortent ou naissent tous les cinq ans et monnaient les places et les cachets, tampons sur les listes électorales, des hommes d'affaires dont la fortune n'est pas tout à fait saine et l'argent provenant du Qatar et de l'Arabie Saoudite ainsi que les agence NDI américaine dont un responsable américain, William Taylor, a reconnu l'existence», selon elle.
De ce fait, la responsable du PT exhorte les autorités à «un contrôle rigoureux et un plafonnement du financement de la campagne électorale pour empêcher la prédominance de l'argent dans la future assemblée censée jeter les bases de la 2e République algérienne». Concernant l'abstention, elle vient, dit-elle «de la fraude, le mélange entre l'argent et la politique, devenu maintenant une tradition, du non-respect du mandat électif par la majorité des députés et par- dessus tout les citoyens ne peuvent pas contrôler leurs représentants». On a un encadrement qui remonte à 1995 qu'il faut changer, une confusion totale créée par les nouveaux partis, l'argent se mêle de la politique et la question liée aux femmes auxquelles la nouvelle loi «muette» n'oblige en rien les partis à réserver une meilleure position sur les listes». Le terrain électoral est très mouvant, selon Mme Hanoune, dont personne ne peut prévoir ce qui va se passer. Il peut y avoir un déclic pour une très forte participation comme il peut y avoir une colère qui provoquerait une forte abstention. Seules «les garanties pourront éviter qu'il y'ait des actes de défiance par le vote», affirme-t-elle.
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Posté Le : 27/02/2012
Posté par : archives
Ecrit par : Mohamed BOUFATAH
Source : www.lexpressiondz.com