Les limites de la filialisation'

Les filiales Sonelgaz, comme on les a présentées en 1998, année de la filialisation pour cette importante société, ont été créées dans le cadre d'une «stratégie de recentrage sur les métiers de base» et, 24 ans plus tard, on revient à un autre concept de gestion, qui cherche à faire l'union pour avoir la force. Ainsi, en 2022, Sonelgaz a décidé de mettre en ?uvre les opérations de fusion pour ramener dans son giron certaines de ses sociétés, ou filiales, en vue de «rationaliser les dépenses, maîtriser le coût et créer des sociétés plus fortes permettant de créer de la valeur ajoutée et d'assurer un développement économique à long terme», explique un communiqué du Groupe Sonelgaz. Les arguments ne manquent pas pour convaincre de la bonne démarche qui a conduit à la création des filiales, qui permet « de structurer le Groupe, gérer sa croissance et le développement de ses activités », et l'abandon de cette stratégie a également ses propres arguments, aussi convaincants que les premiers, visant à «fédérer, partager et réactiver les ressources et moyens et remporter des acquis plus grands, en vue de les réintégrer dans les projets stratégiques, dans le cadre d'une nouvelle vision qui cherche à assurer la satisfaction de la clientèle et garantir le service public», comme le souligne présentement la même source.Des explications contradictoires ' Pas vraiment. Car, on doit être au fait que la filialisation dans les grands groupes a ses avantages et ses inconvénients, et l'on vient tout simplement à reconnaître les limites de la cession d'une partie des actions de la société-mère, qui reste actionnaire majoritaire dans le capital de sa filiale. Peut-être, aussi, que la stratégie nouvelle cherche à mettre en valeur les intérêts et actions du Groupe, en vue d'une ouverture de son capital dans le cadre du partenariat public-privé (PP) ' On sait pertinemment que ce projet « PP » occupe une importante place dans la plan d'action du gouvernement, et le Groupe Sonelgaz a grand besoin de renforcer sa trésorerie pour financer ses lourds investissements, sans compter sur le Trésor public. Les explications du Groupe Sonelgaz à propos de la mise en ?uvre de sa nouvelle vision stratégique (opérations de fusion de certaines de ses sociétés), en sus de la valeur ajoutée recherchée, évoque également la recherche d'« un meilleur climat socioprofessionnel, plus adéquat au développement des performances, en concertation permanente avec le partenaire social ».
Le Groupe Sonelgaz vise à unifier la grille des salaires et à revoir les primes et garantir des salaires «équitables» pour «mettre fin aux inégalités enregistrées et mieux récompenser l'ensemble des travailleurs pour leurs efforts», a expliqué le groupe dans son communiqué. Rien de mieux pour apaiser les inquiétudes des travailleurs. Reste à savoir si d'autres grandes sociétés, qui avaient filialisé leurs activités à l'époque où le train des filiales roulait dans le sens des « avantages », vont suivre la même démarche « fusionnelle » pour créer des sociétés « plus fortes » '