Algérie

Les limites d'une démarche



Les limites d'une démarche
De notre correspondant à  Ghaza

Ces rencontres, parrainées par le Quartette pour la paix au Proche-Orient constitué des Etats-Unis, de l'Union européenne, de la Russie et de l'ONU, ont débuté le 3 janvier, mais n'ont permis aucune percée significative sur aucun des dossiers, surtout celui des frontières et de la sécurité, à  propos desquels les deux parties doivent donner leur vision par écrit au même Quartette avant le 26 janvier.
Les Palestiniens ont déjà présenté cette vision, mais le côté israélien ne l'a toujours pas fait, se contentant de l'évoquer oralement au cours des réunions entre les deux parties. Cette vision ne diffère nullement de celle présentée par le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, au président palestinien Mahmoud Abbas, lors de leurs précédentes rencontres à  Washington, Charm El cheikh et El Qods (partie ouest). Le plus grand obstacle se dressant devant une reprise des contacts israélo-palestiniens au plus haut niveau comme le souhaitent le gouvernement israélien ainsi que le Quartette est le refus de ce même gouvernement d'arrêter la colonisation dans les territoires palestiniens occupés et surtout dans la ville sainte d'El Qods (partie est de la ville occupée en 1967), comme l'exige la direction palestinienne et le président Mahmoud Abbas. La deuxième exigence est la reconnaissance par Israël d'un Etat palestinien sur l'ensemble des territoires occupés en 1967. L'Etat hébreu n'a pour le moment répondu favorablement à  aucune des exigences palestiniennes et se borne à  vouloir reprendre les négociations directes sans ce qu'il appelle «des conditions préalables». Les Palestiniens jugent que la poursuite de la colonisation annihilera toute possibilité de création d'un Etat palestinien viable doté d'une continuité territoriale. L'Union européenne, membre du Quartette, est arrivée aux mêmes conclusions, ce qui lui attira de vives critiques israéliennes. La colonisation et les restrictions imposées aux Palestiniens en Cisjordanie occupée sapent rapidement la viabilité d'un futur Etat palestinien, affirme un rapport interne de diplomates de l'UE dont fait part l'AFP. «L'ouverture en faveur d'une solution à  deux Etats (israélien et palestinien) est en train de se refermer rapidement avec la poursuite de l'expansion des colonies israéliennes et les restrictions de mouvement imposées aux Palestiniens en zone C», selon ce rapport des chefs de mission des pays de l'Union européenne à  El Qods et à  Ramallah (Cisjordanie occupée).
L'État palestinien  en pointillé…
«Si la tendance actuelle n'est pas stoppée et renversée, l'établissement d'un Etat palestinien viable dans les frontières de 1967 paraît plus éloigné que jamais», estiment les diplomates européens. Devant ces faits et malgré les déclarations optimistes du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui s'est dit très encouragé par les récentes réunions entre Israéliens et Palestiniens pour une reprise du processus de paix, l'Etat hébreu semble s'accrocher à  sa politique visant à  gagner du temps pour imposer aux Palestiniens et au reste du monde des faits accomplis sur le terrain qui ne rendront praticable que sa vision du règlement du conflit. Elle se base sur l'établissement d'un Etat palestinien divisé en cantons isolés, sans la ville sainte d'El Qods, sans souveraineté sur les points de passage frontaliers ni sur les airs ni sur les eaux maritimes et surtout le non-retour des réfugiés palestiniens chassés de leurs terres et de leurs foyers en 1948. Avec l'aide de la direction américaine, son principal allié, quelle que soit la gravité des crimes commis, Israël arrive toujours à  échapper à  la justice internationale.
La lueur d'espoir de voir les changements opérés dans certains pays arabes jouer en faveur de la cause palestinienne disparaît peu à  peu, lorsqu'on voit les leaders émanant de ces changements, des islamistes, clamer haut et fort qu'ils n'ont pas de problème avec Israël. Pratiquement seuls face à  un adversaire beaucoup plus fort militairement et appuyé politiquement par la force unique en ce monde, les Palestiniens doivent avant tout s'unifier et ensuite inventer comme ils savent si bien le faire une nouvelle forme de résistance qui leur permettra de demeurer un numéro essentiel de l'équation du Proche-Orient.


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