Algérie

LES LIMITES D'UN ESPRIT



Tout ça pour ça et la pandémie n'a pas fini ses ravages ! Aux Etats-Unis seuls, le cap des 100.000 morts a été dépassé et au moment où la comptabilité morbide n'a pas encore cessé, des Etats assouplissent, avec fanfares, les insoutenables contraintes sociales pour signifier un grand aveu. Le coronavirus n'a pas été vaincu bien qu'on placarde le recul des chiffres rassurants dont l'approximation des statistiques est évidente. Les clairons du répit sont sonnés un peu dans une panique visible pour la reprise d'une vie normale en tâtonnant entre l'impératif économique et un terrain social gluant. L'officialité douteuse des données se présente en trompe-l'?il car nul n'a la certitude d'appréhender un phénomène invisible et nul n'a une idée exacte des niches exponentielles où le virus s'est niché. Six millions d'humains contaminés dans le monde et recensés du bout des lèvres n'indiquent en rien la réalité de la catastrophe car, à bien des égards, il est de l'ordre du saugrenu de penser à dépister les êtres de la terre entière pour disposer de la vérité.Pour son malheur, l'humanité n'a pas été seulement touchée par un problème sanitaire. La contamination mortelle est allée aussi corroder et compromettre toutes les armes de la vie, jetant en pâture des millions de travailleurs à la misère qui s'apprête à n'en faire qu'une bouchée.
Alors on baisse les bras et on relève le menton, l'air de reconnaître finalement et en même temps que la défaite est consommée et qu'il fallait en définitive s'y conformer. En désespoir de cause, les populations sont mises au pied du mur pour s'adapter à des crises multiples en ne disposant que de la patience faute de solutions conséquentes. Mais la patience n'est pas synonyme de résignation.
La quête de la majorité des pays européens pour tenter de panser un tourisme en profonde apnée aurait été émouvante et source de compassion si elle n'était pas portée par les limites d'un esprit de braconnage sélectif. Le cri d'au secours à l'adresse des errants de luxe aux visages sans couleur par son caractère restrictif est choquant. On fait comme si tous les malheurs venaient d'ailleurs et que les salissures n'ont jamais été du terroir. Pourtant la pandémie n'a pas bravé les mers et n'a pas pris les chemins de la clandestinité.
Inutile alors de ressasser encore que là où la pandémie a échoué est qu'elle ne soit pas arrivée à changer l'esprit bas et la mentalité des hommes.


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