La jeunesse était au c?ur de deux courts-métrages de Rahma Benhamou El-Madani et du duo Rami Aloui et Nadir Mohammedi, réalisateurs, respectivement, de Unis vers Kateb et Awal ayta, projetés à la dernière journée des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (du 21 au 26 septembre).Entamé au mois d'octobre 2018 avec un groupe de jeunes de l'association Project'heurts, le court-métrage de Rahma Benhamou El-Madani oscille entre passé, présent et futur. D'un côté, un retour incessant se fait vers notre passé, la littérature et le théâtre, à travers l'évocation de l'écrivain Kateb Yacine dont la mémoire et le parcours sont revivifiés par Mahfoud Lakroun, ancien membre de l'Action culturelle des travailleurs (ACT), fondée par l'auteur de Nedjma. Incessamment, le combat et le parcours de Yacine font plus que jamais écho à l'actualité.
Le spectre de l'irrévérencieux écrivain est omniprésent dans les esprits de cette jeunesse qui jouit d'une maturité incroyable. Mais, quand bien même, se demandent les jeunes pris sur le vif, dans les locaux de l'association : pourquoi l'?uvre de Kateb n'a jamais été apprise dans les écoles ' Lui, le fondateur de la littérature algérienne moderne '
C'est voulu, tranche l'ancien compère de Yacine, un effacement étudié et organisé. Ses écrits, son théâtre et ses idées, ses engagements, l'Algérie qu'il a voulu voir, rejoignent finalement celles des jeunes étudiants qu'on voit manifester dans le centre-ville de Béjaïa, preuve que malgré les décennies, ils reviennent vers les mêmes idées que leurs aînés pour essayer de comprendre leur présent et les failles commises par les aînés. Pour le duo Rami Aloui et Nadir Mohammedi, le présent algérien est questionné tout autrement, dans un style expérimental et totalement déjanté qui donne la part belle à la musique et à la théâtralité. Ici encore, la jeunesse est au centre de l'?uvre. Sa voix, ses humeurs et l'appropriation qu'elle se fait de l'actualité et de notre époque donnent lieu à un foisonnement artistique, devenu le seul médium lui permettant de s'exprimer librement.
Léger, drôle et dynamique, ce court de 16 minutes est une ode à la liberté et à la créativité, moteur de tout changement.
Y. A.
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Posté Le : 29/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yasmine AZZOUZ
Source : www.liberte-algerie.com