«Les Libyens sont en mesure de libérer leur pays par leurs propres moyens»

Paris.
De notre correspondant
Nouri El Mismari, qui était aux côtés du maître de Tripoli trente ans durant, a fait défection en automne 2009 à  la faveur d'un voyage, pour des raisons médicales, en France. Et même s'il n'y est pas retourné depuis, il ne cesse de suivre de très près ce qui se passe dans son pays natal.
Dans une conférence de presse organisée hier à  Paris, cet ancien fidèle du colonel a estimé que l'espoir de voir le régime de Tripoli à  terre est de plus en plus grand.
Tout en saluant la position prise cette fois-ci par la France et  par l'Union européenne, il s'est montré en revanche opposé à  une intervention militaire occidentale. «Nous ne voulons pas de soldats étrangers sur notre sol. Les Libyens sont en mesure de libérer leur pays avec leurs propres moyens. Ils doivent savourer leur victoire.» Et d'ajouter : «L'Occident doit simplement bombarder les aéroports militaires et détruire les pistes afin d'empêcher les avions de chasse de décoller pour tirer sur le peuple.»
Il a également condamné l'attitude de l'Union africaine qu'il qualifie de «honteuse». «L'Union africaine n'a même pas dit un mot. Son président n'a pris aucune décision.» Et de regretter d'avoir personnellement hissé le drapeau libyen devant le siège de cette organisation, au même titre que les autres membres. Selon lui, El Gueddafi se trouve toujours en Libye. Il vit parmi la population et possède beaucoup de «bunkers» où il s'abrite.
S'agissant de l'intervention armée que tout le monde redoute, El Mismari est convaincu qu'il y aura une grande bataille entre les fidèles d'El Gueddafi et le reste du peuple, au cas où les premiers tentent de reprendre les villes et les villages passés sous le contrôle des manifestants. Il a ajouté que de nombreux mercenaires, de différentes nationalités, ont été capturés et seront jugés. Nouri El Mismari, dont le fils a été assassiné en 2007 par les services secrets d'El Gueddafi, s'inquiète aussi du sort de ses deux filles kidnappées récemment par la police libyenne.