Algérie

Les Libyens s'emploient à sceller définitivement leur union



Consolider le cessez-le-feu et répartir les postes des hautes institutions de l'Etat sont les chantiers auxquels s'attellent en priorité les puissances occidentales et les sages libyens pour le soutien de la paix fragile.Six mois séparent les Libyens de la tenue le 24 décembre prochain des premières élections législatives et présidentielle libres et indépendantes, censées marquer la fin de la crise politique et sécuritaire qui s'est installée dans ce pays depuis la révolte contre le régime de Kadhafi en 2011.
Puissances occidentales et sages libyens travaillent d'arrache-pied pour sceller définitivement l'union interlibyenne mise sur les rails depuis la première conférence de Berlin, qui avait abouti à un cessez-le-feu entre les parties belligérantes et le forum de dialogue libyen de Genève qui a débouché aussi à la désignation des autorités de transition, un conseil présidentiel et un exécutif unifié.
Alors que le processus de réunification des institutions libyennes a atteint 80% notamment l'ensemble des ministères, le parlement, la banque centrale et l'agence de l'énergie, la répartition des postes régaliens et des hautes institutions de l'Etat reste toujours au c?ur de l'achoppement entre les différents protagonistes. Il s'agit notamment des postes de gouverneur de la banque centrale, du procureur général et des présidents de l'autorité de contrôle administratif, de l'instance nationale de lutte contre la corruption, de la haute commission électorale ainsi que de la cour suprême.
Khaled El-Mechri, président du haut conseil d'Etat basé à Tripoli (Ouest), et Aguila Saleh, président du Parlement élu siégeant à Tobrouk (Est), se trouvent depuis jeudi dernier à Rabat pour des pourparlers pour régler cet épineux problème qui divise encore la chambre des représentants et le conseil d'Etat, et ainsi préparer les élections législatives et présidentielle à la fin de cette année. Ces joutes oratoires surviennent en appoint à la deuxième conférence de Berlin sur la paix en Libye sous l'égide de l'ONU, qui va accueillir le 23 juin une nouvelle série de pourparlers de paix avec la participation du gouvernement de transition libyen.
Cette conférence de soutien à la paix en Libye sera l'occasion d'abord à faire le point sur la transition politique en Libye depuis la précédente conférence tenue le 19 janvier 2020 et de définir "les prochaines étapes nécessaires en vue d'une stabilisation durable", a précisé le ministère allemand dans un communiqué. "L'accent sera mis sur les préparatifs en vue des élections prévues le 24 décembre et le retrait prévu selon les termes du cessez-le-feu des troupes étrangères et des mercenaires de Libye", poursuit le ministère.
Les efforts seront axés aussi sur les mesures visant à unifier les forces de sécurité libyennes lors de cette conférence qui se veut "l'expression du soutien international constant à la stabilisation de la Libye", en proie au chaos depuis la chute en 2011 du régime de Kadhafi. La nouvelle conférence internationale de paix en Libye survient dans un contexte d'incertitudes en Libye où le l'exécutif national unifié nécessite un soutien international afin de consolider un cessez-le-feu toujours fragile.
Un contexte où les deux camps opposés, en Tripolitaine et en Cyrénaïque, font des démonstrations de force, les efforts de réunification de l'institution militaire font du surplace et les mercenaires sont toujours présents sur le sol libyen. La première conférence de Berlin en 2020 avait posé comme condition pour réunifier le pays le départ des mercenaires étrangers et la dissolution des milices. Mais selon l'ONU, quelque 20 000 mercenaires et combattants étrangers seraient toujours présents en Libye, dont des Russes du groupe privé Wagner et des militaires turcs présents en vertu d'un accord bilatéral conclu avec le précédent gouvernement de Tripoli.
Les autorités de transition ont encore du chemin à faire pour mettre fin à la résurgence des divisions entre l'Est et l'Ouest, obtenir le retrait des mercenaires et des forces étrangères afin d'augmenter leurs chances de pouvoir organiser dans les délais des élections censées consacrer consolider durablement la paix. Un chantier qui sera discuté sous ses différentes facettes par les participants à la deuxième conférence de Berlin.

Amar R.


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