Les gigantesques incendies que connaît le pays depuis quelques jours continuent de dévorer les forêts et les montagnes de certaines wilayas. Après la Kabylie, la wilaya d'El Tarf est la région la plus touchée. Selon un bilan de la Protection civile, 43 foyers de feu ont été éteints durant les dernières 24 heures, dont une dizaine à Tizi Ouzou. Tandis que 29 autres étaient toujours actifs au niveau de 13wilayas. Depuis lundi dernier, plus de 105 foyers d'incendies ont été recensés au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou uniquement. Des incendies venus aggraver une situation déjà critique tant sur le plan climatique que sanitaire. Feux de forêt, Covid-19, sécheresse, canicule. Une situation multirisque. «Pour arrêter ces incendies, il a été mobilisé d'énormes capacités matérielles et humaines dont 7 500 agents de la Protection civile, 490 camions, trois hélicoptères de la Protection civile et cinq hélicoptères de l'armée, ainsi que deux Canadairs», poursuit l'institution. Plusieurs wilayas du pays ont été dévastées par les incendies. Des milliers d'hectares de végétation partis en fumée. 6.500 hectares à Béjaïa et 1.800 dans la wilaya de Jijel. Des véhicules calcinés, des maisons complètement rasées par les flammes. Du jamais-vu. Des dizaines de morts. Selon un bilan toujours provisoire, au moins 71 personnes sont décédées. Des centaines de personnes ont perdu leurs maisons, leurs fermes et leurs moyens de subsistance. Des familles sans solution. Elles sont mises à l'abri, qui chez des voisins ou bienfaiteurs, qui dans des salles de sports. Relogées dans l'urgence chez des parents et des amis, ces familles, du moins celles qui restent, sont aujour-d'hui séparées. Elles ont besoin d'être relogées ensemble. C'est la priorité. Le plus important, c'est qu'elles puissent être de nouveau réunies... pour faire le deuil. Réveil difficile pour ces familles, sans assurance, ayant perdu leur gagne-pain. Vaches, chèvres, moutons, etc. Il faut désormais trouver le courage de rentrer chez soi. La plupart d'entre elles ont perdu effets personnels et véhicules. Le destin est cruel. Ces familles, qui se lamentent devant les forêts carbonisées, doivent repartir de zéro. Des ruches, il ne reste plus que des traces au milieu des pins, des noyers et des figuiers, aujourd'hui disparus! Tout le monde travaillait avec la nature. Un mode de vie perdu avec la forêt et la végétation. À chaque saison ses trésors. Combiné à une récente augmentation des cas de Covid-19, l'Algérie risque de faire face simultanément à de multiples crises. La combinaison de ces facteurs met à rude épreuve un système de santé déjà très surchargé, voire congestionné. Entre lutter contre la propagation de Covid-19 et apporter l'aide aux sinistrés des incendies, c'est le dilemme. Que se passera-t-il lorsque les flammes s'éteindront' La peur du vide remplacera la peur des flammes. Que se passera-t-il lorsque l'élan de solidarité populaire s'estompera' Migrer vers d'autres régions comme leurs aïeux, contraints par la politique de « la terre brûlée». Autant de questions sur lesquelles devra se pencher le gouvernement Benabderrahamene sur fond de pandémie de coronavirus.Certes, l'Etat a décidé la création d'un fonds spécial pour les sinistrés, qui prendra en charge leurs préoccupations, le plus tôt possible. Quand' Comment' Par quels mécanismes' Ces familles, endeuillées par le coronvirus, attendent d'être relogées en premier lieu, d'autant que la pandémie de coronavirus continue de progresser avec son lot de décès.
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Posté Le : 15/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Smaïl ROUHA
Source : www.lexpressiondz.com