Algérie

«Les législatives visent à maintenir le statu quo»



Le Parti des travailleurs (PT), qui a décidé de boycotter les élections législatives du 12 juin prochain, estime que ce scrutin ne répondra pas aux aspirations populaires de changement. Bien au contraire, il vise à imposer le maintien du statu quo « mortel pour le pays » et celui du système.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - « Ce scrutin est porteur davantage de décomposition politique et de destruction de la démocratie politique et porteur davantage de caporalisation de la vie politique par le pouvoir », a soutenu la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, hier à l'ouverture d'une réunion avec les responsables des wilayas du centre du pays. Pour elle, ces élections sont loin de constituer une solution à la crise du pays, surtout qu'elles sont programmées dans un contexte politique délétère marqué par la détérioration du climat des libertés démocratiques, la fermeture des espaces politique et médiatique et le retour de la répression des manifestations populaires dans plusieurs wilayas du pays ainsi que les arrestations des activistes.
Ces élections, a affirmé l'oratrice, ne répondent pas ne serait-ce que partiellement aux aspirations de la majorité du peuple, ni ne constituent une amorce de l'avènement de la rupture avec le système hérité du modèle du système du parti unique ou amorcer l'instauration de la démocratie.
«Le prochain scrutin ne peut en aucun cas amorcer le règlement de la question politique centrale de la représentation nationale du peuple qui est un droit nié depuis 1962 à cause du système du parti unique», a-t-elle lancé. Mme Hanoune a dénoncé, en outre, ce qu'elle appelle « la poursuite de l'instrumentalisation » de la pandémie de Covid-19 afin de restreindre les libertés démocratiques, faisant constater le retour de la répression des manifestations populaires dans plusieurs wilayas du pays, avant-hier vendredi. Elle estime que le pays est revenu à la situation vécue en 2019 après la démission de Bouteflika avec le bâillonnement de la presse et la reprise des procès des activistes. «Nous assistons à plus de convulsions au lieu de l'apaisement », a-t-elle dit en s'interrogeant sur les raisons du maintien du couvre-feu à 22 h dans 16 wilayas du pays. Et d'affirmer que les libertés syndicales, notamment le droit à la grève, sont aussi ciblées, tout comme les partis de l'opposition qui restent toujours attachés au mouvement populaire. Elle en veut pour preuve la convocation de l'ex-député du RCD, Atmane Mazouz, par la brigade de la Gendarmerie nationale de Chlef et « le verdict étrange » dans l'affaire opposant l'ex-député du PT, Djelloul Djoudi, à l'ancienne ministre de la Culture, Nadia Labidi.
Louisa Hanoune voit en ces deux affaires une « criminalisation » de la mission des parlementaires qui consiste en le contrôle de l'action du gouvernement et de ses membres, en condamnant, en outre, l'instrumentalisation de la justice et l'hégémonie du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire. Louisa Hanoune a appelé à l'ouverture des champs politique et médiatique pour engager un débat et faire la décantation.
K. A.


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