Les leçons d'histoire non retenues

Les citoyens du monde s'offusquent des actions des terroristes autoproclamés djihadistes dans des pays instables, comme la Libye, l'Irak et la Syrie. Cette situation d'instabilité, créée autant par des forces intérieures qu'extérieures, facilite la tâche à ceux qui veulent semer le chaos dans des pays qui n'ont pas connu la démocratie après leur indépendance.L'apprentissage du vivre ensemble nécessite du temps. Les règles du respect de la minorité par la nouvelle majorité ne sont pas admises par tous.Ce qui se passe dans les pays du Levant a connu pourtant un précédent dans les années 1990. L'Algérie était considérée comme un laboratoire pour certains pays qui observaient le comportement des forces politiques dans notre pays. Cette triste période de notre pays ne semble pas avoir servi à grand monde en général et aux va-t-en-guerre en particulier. La crise née de l'ouverture démocratique après les événements d'octobre 1988 était due au fait qu'une nouvelle majorité voulait remplacer le régime du parti unique par une dictature d'une autre nature.Cette vision des choses et l'opposition d'une large frange de la société avait abouti à une guerre civile qui ne disait pas son nom. Cette période funeste rappelle étrangement les événements qui secouent de manière épisodique la Tunisie et l'Egypte.L'histoire se répète encore une fois. Les populations ne savent pas à quel saint se vouer et à quelle force faire confiance. Les événements se bousculent. Les compassions sont sélectives. Les morts étaient des humains avant de rejoindre leurs dernières demeures.Certains essayent de retrouver des vertus à leurs actions en armant une partie au détriment des autres, comme ils se sont évertués à armer les opposants pour faire tomber les régimes en place. Il est dur de retenir les leçons de l'histoire. Rais, Ramka et combien d'autres massacres collectifs n'ont suscité ni indignation ni compassion. Mieux, certains accusaient les forces de sécurité de les avoir perpétrés.Maintenant que des organisations terroristes rééditent les massacres, mais sous d'autres cieux censés être sous contrôle de régimes démocratiques, la vérité éclate enfin. Passons sur les compassions et condamnations sélectives et qui ne concernent que des minorités non musulmanes. L'essentiel est que la doctrine meurtrière de ces groupes soit enfin établie.L'histoire récente de l'Algérie est riche d'enseignements.Il serait temps que les stratèges des Etats défenseurs des droits de l'Homme les étudient avec un peu moins d'arrogance et beaucoup de circonspection. L'avenir des peuples du Levant en dépend.A. E.