Quartier chaud de Annaba, les Lauriers roses est le fief de tous genres de trafics d'hallucinogènes, kif et autres drogues.Quartier réputé pour son commerce de drogue, toutes les demandes en stupéfiants trouvent satisfaction dans les ruelles de ce quartier dangereux de la ville de Annaba. Une activité qui s'exerce au vu et au su de tous, même pour les services de sécurité, le fait n'est un secret pour personne. Des jeunes et moins jeunes avec la bénédiction de leurs familles qui elles-mêmes servent de bouclier contre toute intervention sécuritaire. Le «cartel» des Lauriers roses est le plus grand point d'écoulement de produits narcotiques de la wilaya de Annaba. Ce «cartel» fournit 60 à 80% de la production de résine de cannabis, de comprimés hallucinogènes et même de cocaïne, des poisons introduits d'une façon ou d'une autre dans la wilaya par des dealers activant au sein de réseaux nationaux et internationaux. Ce fief est une véritable entreprise où les petits revendeurs se partagent les rues de cette implantation urbaine située en plein centre-ville, mais gèrent de manière séparée leurs clients et bénéfices. C'est à partir de 16 heures que des vendeurs de drogues âgés entre 16 et 50 ans, gobelet de café ou de thé à la main, sacoche autour de la poitrine, pointent chacun dans son coin, attendant leurs clients. Des consommateurs de tous segments de la société. Ainsi, des clients huppés à bord de voitures luxueuses pointent chaque fin d'après-midi, et jusqu'à des heures tardives de la nuit pour s'approvisionner chacun en son produit d'usage. Le trafic de tous types de drogue dans ce quartier, se développa de manière importante, tout autant que dans d'autres quartiers, de moindre importance dans ce domaine, dans lequel tous les chômeurs sont recrutés pour la vente de drogue, par un ou des patrons demeurant invisibles. Accompagné par «Chatta», un petit revendeur, habitant ce quartier, L'Expression a eu l'exclusivité de révélations de petits revendeurs de kif, de comprimés hallucinogènes, poudre blanche et même d'armes de ce quartier chaud de Annaba. Selon certains vendeurs rencontrés, la situation sociale est à l'origine de leur implication dans ce trafic, qui leur permet de vivre plus que bien «Je n'ai pas eu le choix, après avoir été renvoyé de l'école à l'âge de 14 ans, j'ai dû subvenir à mes propres besoins, au sein d'une famille dont la mère travaille comme femme de ménage», nous dira Allalou. A 31 ans notre interlocuteur, grand mécène pour les nouveaux dans le domaine, il sert de modèle aux chômeurs de son quartier. Il dépense des millions, possède une belle voiture et compte acheter une maison pour quitter le quartier des Lauriers roses. Le jeune homme se sert du gain généré par la vente de drogue pour redorer son image de chômeur sans avenir. Même situation pour Hamma, orphelin de père, il se retrouve dès l'âge de 19 ans, en charge d'une mère malade chronique, trois soeurs et deux frères scolarisés. «J'ai été élu soutien de famille très jeune, sans avenir ni ressources, j'ai dû rejoindre cette caravane pour pouvoir prendre en charge les besoins incessants de ma famille», nous confie l'homme, aujourd'hui, âgé de 43 ans, marié et père de deux filles. Il faut dire que l'argent amassé par Alloula, Hamma et les autres au sein de ce «cartel», qui n'a pas encore dit son nom, va très vite leur permettre d'accumuler des fortunes colossales et fort de leurs succès, ils ambitionnent de continuer d'activer dans le trafic de drogue. S'agissant de la lutte que mènent les services sécuritaires contre leurs activités, nos interlocuteurs ont été unanimes quant à leur incapacité de réussir leur traque. «Les Lauriers roses sont un secteur inaccessible pour la police. Quand il s'agit de descentes, nous sommes informés auparavant, ce qui nous permet de prendre nos précautions», nous ont révélé nos interlocuteurs. Une réalité qui a permis à ces petits revendeurs de drogue d'obtenir du prestige auprès de jeunes désoeuvrés, éblouis par les signes de richesse extérieurs, notamment dans une société bouleversée en l'espace de quelques années par la décennie noire; conséquence directe, l'ébranlement des valeurs sociales et traditionnelles où une large frange de la jeunesse urbaine voit en ces commerçants de la mort, des débrouillards qui réveillent des espérances constamment frustrées. Ce qui explique l'attirance rapide vers ce trafic en tous genres qui se fait sentir dans plusieurs quartiers de la wilaya de Annaba, surtout que ses rentes irriguent largement des secteurs comme la construction et le commerce.
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Posté Le : 30/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahida BAHRI
Source : www.lexpressiondz.com