C'est dans un contexte économique des plus délicats et des plus sensibles que les entreprises algériennes tentent, tant bien que mal, de relever dans l'imbroglio de la globalisation une voie qui leur permettrait de survivre, tout en offrant aux citoyens un produit utile et à leur portée. Loin de moi l'idée de faire une analyse que les économistes auraient à faire sur l'état et le devenir de ces entreprises; je voudrais néanmoins mettre l'accent sur le rôle fort bénéfique que pourrait avoir la langue de Shakespeare pour un meilleur développement des dites entreprises. Â Il est connu que dans les batailles d'affaires auxquelles se livrent les entreprises internationales, la langue anglaise cède le pas, petit à petit, à ce que l'on appelle aujourd'hui le mot «valise» (word-standard-spoken-english), ou plus familièrement «Globish». Ce terme est simplement une contraction des mots «global» et «english». Il signifie l'apprentissage de la langue de Shakespeare d'une manière simple, décomplexée et rudimentaire. Cette fragmentation de la langue anglaise est mondialement utilisée dans tous les domaines: sciences, communications, échanges commerciaux... Â Cette langue non formalisée ou «artificielle» (créée par une ou plusieurs personnes), dans un temps relativement bref, contrairement aux langues naturelles (classiques, académiques) est reconnue pour sa version facile, supportant entre 400 et 15.000 mots et se définit par ses phrases courtes, simples et sa grammaire simplifiée. Cet «espéranto» du monde des affaires n'a, en fait, qu'un seul objectif: permettre à chacun de communiquer dans le monde extérieur, quels que soient sa nationalité et son partenaire. En outre, la clarté de la structure de Globish est comparable à celle apportée par l'emploi des chiffres arabes en arithmétique, aux lieu et place des chiffres romains. Certaines études menées en Colombie, à titre expérimental, ont prouvé qu'une année d'enseignement de Globish, suivie de deux années d'études de la langue nationale, permettent d'atteindre un niveau supérieur à celui obtenu après trois années d'études de la dite langue seule. En fait, le rôle de Globish ressemble un peu au rôle que fournit le latin aux élèves, qui acquièrent ainsi une solide grammaire. Les personnes qui parlent Globish sont des «globiphones» et leur nombre s'étale à 88%, contre 12% d'anglophones. Â Dans le monde, il y a entre 6.000 et 7.000 langues et des dizaines de milliers de dialectes. La question pour moi est donc de savoir pourquoi sous-estimer cette nouvelle langue qui peut servir, d'une manière très rapide, à développer des compétences, au service de l'entreprise algérienne ? Â Des voix vont certainement s'élever pour me dire que l'anglais domine en Angleterre, l'Espagnol aux Amériques et le français au Canada; alors pourquoi choisir Globish en Algérie ? Je répondrai en conséquence que le choix de Globish est unique pour l'Algérie, vu ses avantages en matière de linguistique vis-à-vis de la mobilité qu'il procurerait aux entreprises algériennes, limitées quelque peu dans leurs stratégies commerciales par le monolinguisme du Français ! Est-ce que la grande facilité de Globish le rendrait «indigne» d'être appris par les gens doués ? Il faut immédiatement se détromper car l'apprentissage d'une langue est toujours une tâche ardue et la seule différence avec Globish, comparée avec une autre langue, réside dans la qualité du chemin parcouru pour la même somme de travail ! Â Si Globish est introduit dans les universités, dans les écoles normales, sous la direction d'un pédagogue spécialisé, les résultats acquis seront équivalents à quatre années d'études de français ou d'anglais en matière de niveau d'acquisition. Par ailleurs, on pourrait commencer à investir au sein des entreprises, à travers l'introduction de Globish dans un cycle LMD ou classique pendant une année, c'est-à-dire la première année suivie de trois années de langue nationale. On atteindrait ainsi un très bon niveau de langues combinées. On pourrait aussi introduire un modèle de Globish chaque année dans le cycle des études des langues modernes. Â Enfin, j'espère à travers ces modestes suggestions avoir mis en exergue l'importance de la maîtrise des langues pour le développement des performances des entreprises, car si une entité économique communique mal, elle est appelée à disparaître. *Maître De Conférences A L'université De Khenchela
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Posté Le : 24/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nadia Daglebouche*
Source : www.lequotidien-oran.com