Algérie

Les laboratoires de contrôle manquent de moyens Actualité : les autres articles


Des biologistes et des vétérinaires que nous avons interrogés, hier, ont souligné «la nécessité de doter les laboratoires de contrôle sanitaire des denrées alimentaires en moyens afin de s'aligner sur les normes sanitaires internationales».Deux aspects sont mis en exergue : «Le renforcement des moyens techniques des structures du contrôle sanitaire et l'amélioration du fonctionnement des laboratoires d'analyses.»
Un microbiologiste exerçant dans la Fonction publique, ayant préféré requérir l'anonymat, affirme qu'il est «nécessaire et urgent de mettre à niveau les laboratoires de contrôle sanitaire en les alignant sur les standards internationaux et les recommandations du Codex Alimentarius, de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).» «Ceci passe par la nécessité d'une amélioration du fonctionnement des laboratoires d'analyses régionaux qui assurent les investigations analytiques», explique-t-il. L'objectif étant d'assurer la salubrité des produits alimentaires contrôlés.
Toutes les denrées alimentaires doivent être soumises à des analyses de contrôle de la qualité au niveau des laboratoires. «Outre sa vétusté, nous faisons face à des moyens matériels insuffisants, la carence en ressources humaines, une formation et perfectionnement du personnel technique au-dessous de la normale. Nous devons nous aligner sur des exigences des nouvelles techniques de diagnostic dictées par l'OIE et par nos clients», se plaint le docteur Ghenim Taha-Hocine, directeur du laboratoire vétérinaire régional de Draâ Ben Khedda. Le contrôle des produits animaliers ou d'origine animale est assuré par les vétérinaires fonctionnaires relevant du ministère de l'Agriculture.
Lors de leurs sorties sur le terrain, ces derniers font des prélèvements et les envoient aux laboratoires vétérinaires régionaux, à l'image de Draâ Ben Khedda, Tlemcen, Mostaganem, Constantine et Alger. «Durant la saison estivale et le mois de Ramadhan, les inspecteurs et leurs agents renforcent les contrôles de routine, d'où la hausse significative du nombre des prélèvements acheminés vers les laboratoires d'analyses», affirme l'inspectrice vétérinaire de la wilaya d'Oran. Ces laboratoires vétérinaires assurent des analyses physico-chimiques, bactériologiques, parasitaires et organoleptiques.
Les vétérinaires, qui travaillent en brigades mixtes de contrôle avec les agents des directions du commerce, envoient aussi leurs prélèvements aux laboratoires de contrôle de la qualité relevant du ministère du Commerce, dont notamment le Centre algérien de contrôle de la qualité et de l'étiquetage (CACQE). «Les analyses effectuées au niveau des laboratoires de la qualité et de la répression des fraudes relevant du (CACQE) montrent que 45% des échantillons ne sont pas conformes aux normes», révèle une source. Une vingtaine de laboratoires sont en projet pour assurer le contrôle de la qualité et la répression des fraudes. «Certaines entreprises agroalimentaires disposent de leurs propres laboratoires pour assurer elles-mêmes le contrôle des produits qu'elles fabriquent, tandis que d'autres travaillent avec des laboratoires privés à la faveur de conventions», nous apprend un vétérinaire. Ce dernier déplore au passage une carence de taille : «A défaut de travailler en collaboration avec des laboratoires, les vétérinaires exerçant dans les abattoirs n'assurent leurs contrôles qu'à l''il nu.» «Comment voulez-vous assurer des missions de contrôle quand on travaille à l''il nu, les abattoirs ne travaillent pas en collaboration avec des laboratoires d'analyses''», dit-il.