Algérie

Les Kurde manifestent



Les Kurde manifestent
Objet d'un mécontentement populaire grandissant, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, risque de compromettre ses chances dans la perspective de l'élection présidentielle d'août prochain à laquelle il devrait se porter candidat. La raison ' Le brasier kurde qui ne s'est pas éteint, contrairement à ce qu'a laissé entendre Ankara. Plus de 400 Kurdes ont manifesté, hier, dans un district de la région à majorité kurde de Lice (sud-est) contre la construction de nouvelles casernes militaires et la décision du gouverneur de Diyarbakir (sud-est), qui a demandé le déploiement d'effectifs militaires supplémentaires pour faire face à ce qu'il considère comme un renforcement des activités du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour les manifestants, cette double démarche est une « menace » pour le processus de paix engagé fin 2012 entre les autorités et les rebelles du PKK. La police turque est intervenue en force. Elle a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau contre les protestataires qui répliquaient avec des jets de pierres. Les relations entre le gouvernement turc et la communauté kurde sont très tendues ces derniers temps. Les discussions avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, qui purge une peine de prison à vies, sont bloquées depuis de longs mois, après que le mouvement rebelle eut décrété un cessez-le-feu unilatéral en mars 2013 et ordonné deux mois plus tard un retrait de ses combattants vers leur base du nord de l'Irak. Le PKK a rompu en septembre la trêve. Il reproche au gouvernement Erdogan de ne pas avoir tenu sa promesse, celle d'accorder de nouveaux droits à la minorité kurde. En dépit sa récente et assez confortable réélection à la tête du gouvernement, Erdogan a montré des signes de fragilité devant les multiples frondes qui secouent son pays. Il a accusé, mardi dernier, la presse étrangère, dont la chaîne américaine CNN, de se livrer à des activités d'« espionnage » et de vouloir provoquer des troubles dans son pays, après que les forces de l'ordre aient violemment réprimé, samedi dernier, à Istanbul, des milliers de manifestants qui avaient bravé l'interdiction des autorités de célébrer les émeutes dites de Gezi (le premier anniversaire de la fronde antigouvernementale de juin 2013). Un correspondant de la chaîne d'information US CNN a été brièvement interpellé samedi dernier alors qu'il rendait compte en direct du déploiement policier impressionnant mis en place par les autorités sur l'emblématique place Taksim. « Les médias étrangers n'ont rien à voir avec la liberté de la presse. Ils ont une mission, ils agissent comme des espions », a affirmé Erdogan.




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