Les ksour de M’doukal bientôt classés patrimoine culturel

Un dossier visant à classer patrimoine culturel national les vieux ksour de M’doukal, 130 km de la ville de Batna, est en cours d’élaboration au niveau de la Direction de la culture de wilaya. Le dossier sera déposé à la commission nationale des biens culturels avant la fin de l’année en cours, a ajouté le directeur du secteur, Omar Kebour, indiquant que des visites de ces ksour ont été organisées au profit des spécialistes pour effectuer des relevés.Les services concernés de la Direction de la culture s’attendent à ce que ce village devienne, après sa classification, secteur sauvegardé au regard de son importance architecturale, archéologique, historique et touristique, ses zaouïas et les nombreux savants qui en sont originaires dont Salah ibn Mohamed Zouaoui qui a enseigné au Caire et à Médine jusqu’à sa mort en l’an 839 de l’Hégire, le cheikh Abdelkader Ibn Belyouz, mort à Damas en 1936, et le défunt moudjahid, médecin et écrivain le Dr Ahmed Aroua.Les ksour de M’doukal, un monument touristique vieux de 19 siècles, demeurent animés à ce jour et plusieurs de leurs habitations sont occupées de même que leurs vieilles mosquées où les cinq prières quotidiennes sont toujours officiées.
En avril 2015, une commission ministérielle a inspecté le site en prévision du projet de sa protection. En marge de la manifestation «M’doukal, patrimoine national» organisée alors par l’Association des amis du Medghassène et celle de la culture et du patrimoine historique de M’doukal, une visite avait été effectuée, considérée comme un premier pas vers la classification de ce monument archéologique.
Carrefour de plusieurs civilisations, la cité fut d’abord numide d’où son appellation qui signifie en tamazight «les amis». Sous les Romains, son nom sera Aqua Viva. Les ksour construits en terre compactée à côté d’une oasis luxuriante appartiennent à l’architecture typiquement islamique. Selon des spécialistes en archéologie, M’doukal comprend trois camps romains à djebel Mechib, Naïmia et à 800 m du chef-lieu actuel de la commune. En 1969, les ksour furent victimes de grandes crues qui furent derrière la décision de construction du nouveau village.
La cité compte trois importantes mosquées : El Atik bâtie au VIe siècle de l’Hégire, Sidi Mohamed El Hadj et El Djamaâ (qui accueille la prière du vendredi). A M’doukal, on compte plusieurs zaouïas, dont celles de Sidi Abdelhafidh, Sidi Megalati, Sidi Attallah et Sidi Ali ibn Aïssa. En dépit de la dégradation de plusieurs de leurs habitations et quartiers, les ksour de M’doukal conservent une bonne partie de leur authenticité que le visiteur saura apprécier, particulièrement lorsqu’il suit un guide connaisseur de l’histoire plusieurs fois séculaire de la cité.