Algérie

Les juges n'ont pas reçu des instructions



Le président du Syndicat national des Magistrats (SNM), Isaad Mebrouk, a affirmé dans une déclaration à la presse, en marge d'un sit-in devant la Cour suprême, que les juges "n'ont pas reçu des instructions pour la mise en prison des détenus du hirak". Réagissant à la colère des familles de détenus, notamment ceux qui attendent le verdict dans leurs affaires, Isaad Mebrouk a déclaré que "cette situation est exceptionnelle. Nous demandons aux citoyens de faire preuve de patience à notre égard, pour une ou deux semaines. Soyons clairs, nous n'avons aucun intérêt à entraver les droits des citoyens. Au contraire, notre but est de leur offrir une prestation judiciaire acceptable, pour ne pas dire de meilleure qualité au vu de la situation médiocre de la justice actuelle", a-t-il déclaré. Interrogé par un journaliste "qui a ordonné la mise en prison des détenus du hirak", le président du SNM a d'abord botté en touche. "Le hirak est populaire. Personne ne peut se l'approprier mais personne aussi ne peut nier que la seule classe sociale, affiliée à des institutions juridiques, à avoir exprimé son soutien au Hirak, sont les juges. C'est le soutien des juges, sortis en mars en solidarité avec le mouvement populaire, qui a mis fin (à la candidature de Abdelaziz Bouteflika) à un 5e mandat", a-t-il affirmé. Face à l'insistance du même journaliste, Isaad Mebrouk a déclaré, "en toute honnêteté, que les dossiers de ces détenus, comme les dossiers d'autres affaires n'ayant aucune relation avec le hirak, sont des affaires judiciaires qui doivent être traitées de la même manière par les juges", a-t-il indiqué. "Chaque juge est responsable du jugement qu'il émit. L'Histoire retiendra qui a appliqué la loi de manière juste ou non". A propos des instructions qu'auraient reçues les juges ayant placé des manifestants en prison, le président du SNM a affirmé "avoir cherché un seul juge ayant reçu des instructions" dans son genre sans toutefois recevoir une réponse positive. "Certains juges ont même adopté une position historique. On ne parle pas de ceux-là", a-t-il fait remarquer. Isaad Mebrouk a rajouté que "le traitement des dossiers avec deux poids deux mesures est inacceptable". "Je ne dis pas que ce qui s'est passé est approuvé par le peuple mais nous ne sommes pas un parti politique". "Il s'agit-là de justice. Nous avons des dossiers. La loi s'applique à tout le monde, avec ses bons et mauvais côtés.


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