Les juges en détention préventive

Ces justices se croisent et s'évitent, laissant des trous bien pensés dans les filets, ce qui permet aux gros poissons de ne pas finir dans une poêle. Pendant que le procès Khalifa se déroulait en Algérie, Khalifa était en Angleterre. Maintenant qu'il est en Algérie, son procès s'ouvre demain en France. Logiquement, dès qu'il sera en France, son procès s'ouvrira en Angleterre, ou mieux, dès qu'il sera à Ibiza, l'Algérie le rejugera à Blida.Le problème n'est pourtant pas Khalifa lui-même, banal oublieux de la réglementation comme le sont les fils de. Mais dans le cas de la justice algérienne, elle aime expliquer à l'accusé qu'il va être jugé en lui montrant la porte d'embarquement. On a ouvert un dossier Khalifa quand celui-ci est parti, une affaire Chakib Khelil dès qu'il est retourné aux USA et à plus haut niveau, Chadli avait ouvert un procès contre Bouteflika quand celui-ci était en Suisse. Et devant tant de dilapidations, il est même probable que le Président et son frère soient jugés quand ils rentreront chez eux, dans quelque pays féodal. C'est d'ailleurs ce même Président, qui 15 ans après, a encore promis une réforme de la justice. Mais à aucun moment, lui ou son équipe, son staff de pousseurs de chaises et de spécialistes en sono, n'ont parlé de la séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif, base de la démocratie.Ils ne sont pas fous, contrairement à tous ceux qui croient que le régime peut se transformer par maturation historique et/ou qui pensent pouvoir le changer de l'extérieur par la pression. Il n'y a rien à faire ' Si, revoir Le Parrain, Scarface ou La petite maison dans la prairie et réaliser que la seule méthode est l'argent, les armes ou la violence, qu'elle soit organisée ou désorganisée. Les trois sont très présents en Algérie, un peu de patience donc. Comme dit le proverbe bambara : «Toute chose a une fin, sauf les bananes, qui en possèdent deux.»