Algérie

« Les juges devraient privilégier les peines avec sursis pour les délits mineurs »


 Avant de combattre contre la récidive, n'est-il pas urgent de lutter plutôt contre la détention provisoire, justement, pour soulager les prisons de la surpopulation ' Il est important de préciser que la détention provisoire a sensiblement diminué ces dernières années, puisqu'elle reste loin sous la barre des 10% de la population carcérale. Néanmoins, j'ai toujours déclaré qu'elle pourrait être vraiment une exception, si les juges appliquaient les autres mesures non privatives de liberté prévues par la loi, comme la mise sous contrôle judiciaire ou la liberté provisoire. J'ai également précisé que nos efforts restent insuffisants et que les juges pourraient nous aider en matière de substitution des peines pour réduire la population carcérale, en privilégiant par exemple les peines avec sursis pour les délits mineurs. Pensez-vous que le détenu puisse trouver un employeur qui accepterait qu'il fasse des travaux d'intérêt général en tant que peine alternative à l'incarcération ' Avant, cette idée était mal perçue, mais ce n'est plus le cas maintenant. L'environnement est plus apte à accepter qu'un détenu puisse purger sa peine en dehors de la prison. Il nous faut juste sensibiliser davantage la société sur la nécessité de réinsérer tout un pan de la jeunesse, qui a fauté envers elle, et qui peut réparer sa faute sans se sentir marginalisée ou exclue. A El Bayadh et à Naâma, où 400 détenus sous le régime semi-ouvert gèrent des exploitations agricoles est pour nous une réussite en matière de réinsertion qu'il faudra encourager et multiplier, pour peu que de l'autre côté, la volonté d'aider ces jeunes soit réelle. Y-a- t-il une demande de la part des détenus sur ces mesures nouvelles ' Vous ne pouvez pas imaginer le nombre d'ex-détenus qui viennent solliciter le centre d'éducation et de réinsertion installé à Blida. Cette structure relève de l'administration pénitentiaire, mais elle est gérée par des psychologues et des éducateurs, qui orientent et aident les ex-détenus à trouver du travail et à faire face à leurs difficultés, qu'elles soient d'ordre social, économique ou éducatif. Ceci nous a poussés à lancer l'ouverture prochaine d'un autre centre à Oran, et on se prépare au lancement de trois autres dans différentes régions du pays.
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