Le Congrès de l'AIPS Afrique, organisation des journalistes sportifs africains (ex- UJSA), s'est ouvert hier à Nairobi (Kenya) en présence de 27 associations nationales africaines, ainsi que de Gianni Merlo, président de l'AIPS Monde.Dès le début de l'événement, le souhait des représentants de la presse sportive africaine d'inscrire dans l'agenda du congrès une minute de silence à la mémoire du journaliste algérien Ahmed Achour (décédé jeudi dernier) a été retenu.
Les journalistes sportifs africains, parmi lesquels Ahmed Achour avait de nombreux amis qu'il avait eu à côtoyer au cours des nombreuses manifestations sportives africaines et internationales qu'il a eu à couvrir durant sa longue carrière, ont tenu à se recueillir et à rendre hommage à notre confrère décédé.
Longtemps en gestation du fait de nombreux problèmes qui ont miné son bon fonctionnement, l'Association africaine de la presse sportive tente de se relever de ses contradictions et d'apparaître sous son meilleur jour. Après le congrès de Bamako (2016) qui a jeté les bases du renouveau, les membres de cette instance se sont retrouvés à Nairobi (16 au 19 décembre), qui en plus d'élire pour quatre ans un président et un comité exécutif, devrait jeter les bases d'une réflexion pour se prendre en charge et jeter des passerelles durables avec les autres instances du sport africain, telle la Confédération africaine de football par exemple.
Dans son allocution, le président de l'AIPS Afrique, Obi Mitchell, a situé brièvement les efforts faits au cours de ce premier mandat par l'exécutif actuel «dans une association où il n'y avait rien et où il fallait commencer de zéro».
De son côté, l'Italien Gianni Merlo, président de l'AIPS Monde, a estimé que de nombreux effets négatifs traversaient le journalisme sportif international. Le chef de l'instance mondiale a rappelé que les intérêts étriqués des gouvernements sont tels qu'ils ne veulent pas de journalistes indépendants et crédibles. Il a appelé les associations nationales africaines à créer les conditions de leur indépendance pour défendre les intérêts de la profession et ceux des membres de la presse locale.
Il dira à l'adresse des représentants des journalistes sportifs africains : «C'est notre crédibilité que nous devons construire. Si nous sommes des attachés de presse pour les ministres, nous ne respectons pas la profession. Nos associations nationales doivent être organisées et indépendantes pour être crédibles.»
L'Association des journalistes sportifs algériens (AJSA), membre de l'AIPS Monde depuis 1996, a délégué un représentant à Nairobi. Celui-ci a fait une intervention remarquée au cours de laquelle il a insisté sur le principe d'indépendance et de défense de la liberté d'expression à la proximité d'institutions hostiles et dans un milieu sportif de plus en plus passionné.
Il a également expliqué à l'assistance, citant la propre expérience de l'AJSA qui ne jouit d'aucun financement extérieur, combien il était dur pour les associations nationales africaines de s'autofinancer et de financer les programmes d'action qu'elles se fixent par le seul apport de leurs membres. Le congrès de l'AIPS Afrique s'achève aujourd'hui avec l'élection d'un président et d'un comité exécutif. Selon toute vraisemblance, le Nigérian Mitchell Obi, seul candidat à sa propre succession, devrait être reconduit.
Il aura la lourde tâche de faire passer l'instance africaine de l'amateurisme et d'une gestion approximative, dans laquelle elle se dépêtre depuis des lustres, à une étape qualitative supérieure, comme il s'est plu à le promettre dans son intervention préliminaire.
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Posté Le : 19/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Kharoum
Source : www.elwatan.com