Algérie

« Les journalistes doivent assumer un devoir national »



« Les journalistes doivent assumer un devoir national »

Le président de la République a décrété le 22 octobre de chaque année Journée nationale de la presse. Quel a été son apport pour la presse nationale 'Une décision présidentielle est indiscutable. A mon sens, cette démarche est une considération extraordinaire accordée à la presse algérienne. La plus haute instance de l'Etat a donné un appui considérable aux journalistes à travers cette décision de célébrer chaque année la Journée de la presse nationale. C'est aux journalistes maintenant d'accomplir convenablement leur travail librement et professionnellement surtout, comme le stipule la Constitution.La crise financière que subit le pays est ressentie également par la presse, notamment avec la baisse des revenus publicitaires. Que faire pour dépasser cette conjoncture 'Cette crise financière n'est pas spécifique à l'Algérie. J'estime que c'est l'occasion de redresser la barre, en songeant à de nouvelles méthodes de rendement, que ce soit pour le gouvernement en général ou par la presse en particulier. C'est une occasion pour se remettre en cause et préparer l'après-pétrole. Le moment est propice à mon avis pour concevoir autrement le développement de l'Algérie. Se baser sur la ressource pétrolière est peut-être justifié, mais la présente conjoncture due à la chute des revenus pétroliers, nous oblige à procéder autrement. Sincèrement, je reconnais que la démarche actuelle du gouvernement est positive. Sans tarder, il a pris les devants pour y faire face. L'Algérie s'est décidée à exploiter ses innombrables richesses afin de sortir du gouffre de la crise. Elle est riche par sa jeunesse, son agriculture, son tourisme et autres ressources qu'il va falloir juste exploiter à bon escient. D'où le désir des étrangers à investir en Algérie dans des secteurs très porteurs. Je pense effectivement que notre pays a pris le bon chemin en vue de concrétiser l'après-pétrole. Les retombées de la crise sur la presse sont tout à fait normales. Lorsqu'une politique d'austérité est mise en place, il faut tenter de comprendre pourquoi. Le marché publicitaire a drastiquement diminué. D'où l'obligation de trouver d'autres ressources que la publicité de l'Anep. Diversifier les ressources financières, revoir la stratégie de marketing de la presse nationale sont autant de choix qu'il va falloir oser à l'avenir.Ces défis peuvent-ils être relevés 'Evidemment. Ce sont des défis qu'il va falloir relever dans le cadre d'un business plan que chacun concevra selon ses ambitions. D'abord, il faut réfléchir aux moyens de survie. Il ne faut pas se contenter d'exister. La presse publique ressent plus que les autres ce fardeau. Et pour cause, elle est respectueuse de la réglementation, notamment en ce qui concerne la déclaration des travailleurs à la Sécurité sociale. Contrairement à certains journaux privés dont les travailleurs ne bénéficient pas de la couverture sociale. Je crois que l'heure de vérité a sonné pour la presse nationale. C'est aux journalistes et aux éditeurs de trouver des solutions à cette crise passagère.On doit être toujours optimiste dans un pays comme le nôtre. Je ne fais pas dans la langue de bois. Le génie algérien est unique. Ce qui me pousse à dire que l'avenir sera assurément meilleur. Sauf qu'il faut réhabiliter l'échelle des valeurs et travailler plus. L'Etat providence doit cesser. Le social doit bénéficier à ceux qui le méritent vraiment. J'estime, d'ailleurs, qu'il faudrait interdire la grève dans certains secteurs stratégiques, stabilité du pays exige. La presse a aussi pour rôle de défendre les intérêts nationaux. Les journalistes doivent assumer un devoir national.Comment évaluez-vous la politique appliquée par le gouvernement envers la presse publique 'J'ai travaillé dans la presse privée et la presse publique. Je connais les rouages des deux. Personnellement, je vois autrement la presse publique. Je rêve d'une autre presse publique. Le ministre de la Communication a bien situé sa mission. Donner une information fiable et vérifiable. Sans plus. Il faut que cette presse publique change, pour ne pas disparaître. D'où la nécessité d'innover, et ce, tout en assumant une mission de service public. La presse publique doit donc changer. Elle doit valoriser ses compétences.Le ministre de la Communication a été clair en ce sens. Il a plaidé, dans toutes ses sorties médiatiques, le professionnalisme et la libération des initiatives. Il faut juste éviter la désinformation, l'intox et le mensonge. Le partage de la publicité doit être également revu dans le cadre de la prochaine loi sur la publicité. La presse est un métier pénible. Ce n'est pas facile d'introduire des changements dans la presse publique. Mais il faut tenter le coup en vue de lui assurer un avenir meilleur. L'heure est aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. L'Etat doit aussi apporter son aide à la presse, qu'elle soit publique ou privée. Cela se fait dans tous les pays du monde dans le cadre de la promotion du service public.Y a-t-il des lacunes que le code de l'information n'a pas comblées 'Le texte est applicable. Il accorde une grande marge de liberté aux journalistes. La loi assure une bonne protection aux journalistes. Reste, cependant, à ces derniers de s'organiser pour mieux défendre leurs intérêts socio-professionnels. L'attribution de 4.500 cartes professionnelles a démontré que beaucoup de journalistes ne bénéficient pas d'une couverture sociale. L'inspection du travail doit agir. A mon sens, ce n'est pas une question de loi, c'est l'application qui fait défaut. C'est à nous d'exiger nos droits.Les journalistes jouissent-ils réellement de leur liberté 'Chaque journaliste doit poser cette question à lui-même. Le code de l'information et la Constitution sont deux références auxquelles il faut se tourner. Etre libre est une question de compétence et de professionnalisme. Actuellement, une grande partie de journalistes et d'éditeurs n'a rien à voir avec la presse. N'est pas journaliste qui veut. La liberté s'arrache aussi. C'est un combat. Du militantisme au quotidien, comme l'avait souligné le ministre de la Communication. La liberté de la presse, c'est défendre également les institutions de l'Etat.Un petit message aux journalistes à l'occasion de la Journée nationale de la presse.Je remercie votre journal pour sa sollicitation. La presse subit actuellement une situation économique très difficile. Il faut qu'elle se concerte pour réfléchir à des solutions communes. La presse, publique et privée, doit s'associer pour relever les défis de l'heure. Je vois le grand retour de la presse publique. El Masaa reçoit beaucoup de demandes de travail. Et pour cause, les journalistes sont à la quête de stabilité. La situation dans certains titres est honteuse et inadmissible, déontologiquement parlant. D'où mon appel pour la prise en charge des préoccupations des journalistes afin qu'ils puissent accomplir convenablement leur noble mission.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)