Les joueurs vident leur c'ur

La victoire de la sélection algérienne face au Sénégal a donné l'occasion à certains joueurs de sortir de leur mutisme pour répondre à ceux qui les ont critiqués lors de la défaite face au Ghana, et la mauvaise prestation contre l'Afrique du Sud.Pour Mahrez : «On s'attendait à un match très engagé à cause des capacités physiques des Sénégalais. On sait qu'ils aiment beaucoup jouer long parce qu'ils sont grands. Mais on a su marquer très rapidement. Après, on a été solidaires et on a su marquer le deuxième but, qui les a tués. Je regrette une seule chose, nous avons trouvé une certaine presse qui ne nous a pas aidés à retrouver le moral, mais notre conviction et notre solidarité pour ce peuple que nous avons vu dehors sous la pluie et les encouragements qui nous parviennent quotidiennement font de nous de vrais Fennecs, et c'est grâce à ces personnes, que nous avons pu remonter la pente.» Quant à Nabil Bentaleb, auteur du second but, «c'était un match très difficile. On savait que les Sénégalais nous attendaient au tournant. On a relevé le défi. On a été tous à la hauteur de ce que le peuple algérien attendait. On a montré du courage et du caractère. Malgré les avis pessimistes d'une certaine presse pas sympa avec nous, c'est tout de même incroyable que des consultants ou observateurs ne se mettent pas de notre côté. Fort heureusement que tout le monde n'est pas à mettre dans la même casserole... Et c'est ça qui a payé face à une équipe du Sénégal très costaud. On a montré qu'on pouvait rivaliser avec ce genre d'équipe.» Idem pour le milieu offensif Saphir Taïder «j'ai hâte de connaître les avis de ceux qui doutaient de notre performance et de notre solidarité. Sélectionnés ou pas, on est algériens et on soutiendra nos coéquipiers qui ont cette même rage que la nôtre, celle de vaincre... Au niveau du terrain, il est préférable de jouer à Malabo qu'à Mongomo. On a plus d'espace ici parce que le terrain est plus grand. La qualité de la pelouse nous a aidés à multiplier les enchaînements, qui ont fait mal à l'adversaire. Ça nous a permis de déployer notre jeu. Après le match du Ghana (défaite 1-0, ndlr), certaines personnes doutaient peut-être de nous. Mais nous, dans le groupe, nous avons toujours été solidaires. On a montré à tout le monde, qu'on était encore présents, avec un beau match et une qualification méritée». Christian Gourcuff est plus réaliste, «on n'est pas champions ce soir parce qu'on s'est qualifiés, tempère le sélectionneur de l'équipe algérienne. On n'était pas davantage les plus mauvais du monde après notre défaite face au Ghana... L'équipe doit continuer à monter en puissance. Durant ce tournoi, on va voir les équipes qui misent beaucoup sur l'impact physique s'émousser progressivement».