Les JO, 35 ans après...

Ils auront, à eux seuls, valu à l'Algérie du football des frissons, de la fierté et beaucoup d'émotion ! L'EN des Salhi, Abdellaoui, Kenniche, Ferhani, Benguit, Benkhemassa, Chita, Darfalou, Ferhat et autres Meziane et Draoui a profité de la CAN sénégalaise des U23 pour rejoindre, au Panthéon national des sélections olympiennes, sa glorieuse devancière de 1980 et offrir à l'Algérie sa deuxième participation au tournoi masculin de football des JO, l'été prochain à Rio de Janeiro.Pourtant, aucune voix qui compte dans le football algérien n'avait haussé le ton avant le départ des U23 pour le Sénégal pour prévoir que cette sélection défrayera la chronique, dépassera le Nigeria en poule et punira l'Afrique du Sud en demi-finale après avoir éliminé l'Egypte et le Mali, pourtant multiples champions du continent et de la planète chez les jeunes catégories.Mais forts d'un potentiel technique qui a toujours fait la fierté du footballeur algérien, bien en place tactiquement et surtout tenant le choc physiquement dans une atmosphère suffocante, les protégés d'André-Pierre Schürmann ont admirablement relevé l'immense défi qui leur faisait face : briller en Afrique noire, à l'occasion de cette CAN sénégalaise et décrocher l'un des trois tickets gagnants pour les JO-2016. Pour avoir d'abord tenu en respect une Egypte toujours aussi difficile à amadouer et qui a de tout temps produit des sélections performantes à cet âge comme en témoigne son record inégalé en Afrique de onze participations aux tournois de football des Jeux olympiques ou encore son récent quart de finale à Londres au tournoi masculin des JO-2012, la formation algérienne s'est, surtout, rassurée sur ses capacités à passer, sans accroc, un test grandeur nature de cette difficulté. Le succès face au Mali n'est, ensuite, venu que confirmer les aptitudes des coéquipiers du talentueux Benkhemassa à se sortir indemne de ce véritable groupe de la mort, tellement relevé et si riches en valeurs individuelles et collectives. Bien en place, répondant avec tact au défi physique et très menaçants en contre-attaque, les Verts ont d'ailleurs fini par prendre à la gorge cette dénommée Dream Team IV, imposer leur loi et tenir le 0-0 pour terminer en tête de leur poule.A l'occasion de l'avant-dernier tour de l'épreuve, les Verts n'ont laissé aucune chance aux Sud-Africains. Darfalou et Benkhemassa se sont alors chargés d'illuminer le stade Léopold-Sendar Senghor de Dakar et d'écarter cette sélection qui avait pourtant battu la Zambie 3-2 et la Tunisie 1-0. Et même si en finale, les héros verts étaient fatigués, cette médaille d'argent de vice-champions du continent n'enlève rien à leur mérite. Ni à celui de leur entraîneur. En place voilà quinze mois, soit depuis le mois d'août 2014, l'Helvétique André-Pierre Schürmann a, d'ailleurs, réussi un authentique exploit qui a donné, en parallèle, raison à son mentor, Mohamed Raouraoua qui l'avait recruté en toute discrétion.Cette médaille d'argent qui a fait le bonheur de ces U23 et cette qualification aux JO qui a redonné de la fierté au footballeur algérien méritaient bien quelques larmes de joie.