Algérie

Les jeunes y seront-ils présents'



Les jeunes y seront-ils présents'
La génération post-Indépendance aura-t-elle sa place au sein de la nouvelle équipe gouvernementale qui sera, selon toute vraisemblance, installée à la mi-juillet'
La moyenne d'âge de l'actuel gouvernement se situe autour de 70 ans, ce qui est en totale contradiction avec une société composée à 70% de jeunes. Ainsi, parmi les actuels titulaires des portefeuilles ministériels, il y a 11 ministres qui détiennent le record de longévité dans un même ministère et sont, d'un point de vue biologique, usés. Les membres du gouvernement ont, tous ou presque, cette particularité d'avoir battu des records de présence au sein de leurs départements ministériels. Certains sont ainsi ministres depuis 23 ans, les plus récents ne le sont que depuis... 6 ans. De fait, la moyenne d'âge au sein d'un Exécutif est de plus de 10 ans. Cela dépasse de très loin la moyenne de présence des deys à la tête de leurs petites régences.
A titre de comparaison, dans le gouvernement français, cette moyenne (longévité gouvernementale) est de 3 ans. C'est anormal pour un pays aussi jeune comme l'Algérie de compter les mêmes têtes au sein des différents gouvernements pendant plusieurs années et ce, au détriment d'une large majorité de jeunes cadres, auxquels il n'a pas été donné la possibilité de faire valoir leurs compétences au service du pays. Toutefois, le terme jeunesse est un mot qui occupe une bonne part des discours politiques et sociaux et la «problématique» des jeunes est l'une des questions des plus cruciales. Ainsi, lors de son dernier discours prononcé à Sétif, le chef de l'Etat a bel et bien signifié la fin de mission pour la génération qui a fait la guerre de Libération. «Tab Djenana», tel a été le message sibyllin du président de la République, pour dire désormais: place aux jeunes. Il est temps pour les décideurs de passer le flambeau aux jeunes cadres, constituant les forces vitales du pays, susceptibles d'oxygéner la vie politique et publique. C'est dire à l'évidence, que Bouteflika a compris le message de la récurrence des émeutes, les diverses formes de déviances, la délinquance, la distanciation avec la vie politique et sociale du pays, le refuge dans des valeurs étroites, archaïques et rétrogrades, voire le passage à l'acte terroriste, à l'immolation, et la recherche, parfois au péril de la vie d'un ailleurs mythifié en sont une des expressions les plus courantes.... Aussi, la solution au malaise des jeunes cadres est plus à chercher dans «le monde des vieux», soit dans la mise à plat des perceptions qu'ils ont de la génération post-Indépendance, de la place qu'ils leur réservent et de ce qu'ils doivent lâcher pour que la fracture se réduise, quand ils sont isolés ou chassés des structures politiques et sociales. Cela est d'autant plus visible dans la vie politique et sociale et jusque dans l'administration. Les pouvoirs publics peinent, voire refusent, paraît-il, de rajeunir le personnel politique et décisionnel à tel point que même les quinquagénaires se sentent en droit de revendiquer une «place aux jeunes». Et pour cause, il suffit juste de se promener dans les couloirs des administrations pour remarquer que les jeunes, souvent formés et diplômés, sont confinés dans des tâches subalternes ou dans des postes de pré-emploi, parfois plus de dix ans après leur sortie de l'université.




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