«La pression qu'exercent ces institutions va finir par achever tous les bénéficiaires»Le gel des projets publics et la concurrence des entreprises étatiques ont fini par mettre les entreprises de ces bénéficiaires en chômage.
Les bénéficiaires des crédits Ansej et Cnac ne veulent rien lâcher au sujet de l'effacement des dettes. Dans les wilayas de Bouira et Tizi Ouzou, ils passent à présent à la protestation. Ils organisent de façon régulière des sit-in devant les directions des dispositifs en question et les banques.
Dans la localité de M'chedellah, à 40 km à l'est de Bouira, les bénéficiaires desdits crédits sont allés jusqu'à imputer la mort d'un bénéficiaire -suite à un arrêt cardiaque-, à la pression qu'exercent ces institutions sur les bénéficiaires.
«La pression qu'exercent ces institutions va finir par achever tous les bénéficiaires», ont-ils scandé jeudi dernier devant la Banque de l'Agriculture et du développement durable (Badr) de la daïra.
Les protestataires qui n'ont renoncé à leur action qu'après avoir vu une délégation officielle se rendre auprès de la famille de la victime pour lui présenter ses condoléances, ont signifié qu'ils ne peuvent plus honorer leurs dettes et qu'ils ne sont pas prêts à répondre favorablement aux mises en demeure des banques et de la justice.
La raison, soulignent-ils, est le chômage qui frappe la plupart des entreprises créés selon ces dispositifs. Ce qui est à l'origine de cette situation, affirment les bénéficiaires, est la politique de la rationalisation des dépenses qu'a adoptée le gouvernement depuis le recul des prix du pétrole.
«Toutes les entreprises qui sollicitaient de la sous-traitance et de la matière première pour la réalisation de leurs projets ont disparu», s'accordent-ils à dire.
Par ailleurs, dans la wilaya de Tizi Ouzou, les bénéficiaires des crédits Ansej et Cnac ont mis en avant lors de leur dernier sit-in, le fait que le gouvernement n'a pas traité de façon équitable les bénéficiaires de ces crédits. «L'Etat a effacé les dettes pour les bénéficiaires d'avant 2011 et a exclu les autres.
Cette décision est l'incarnation de la politique du deux poids, deux mesures»,ont-ils souligné. «Nous ne demandons pas l'effacement des dettes pour fuir notre responsabilité, mais parce que nous sommes incapables de le faire», se sont désolés les bénéficiaires, ajoutant que la concurrence avec les entreprises étatiques est déloyale. «Ces dernières accaparent la quasi-majorité de la demande publique», ont-ils indiqué.
Les particuliers qui faisaient travailler de temps à autre les petites entreprises eux aussi ont subi de plein fouet les répercussions de la crise, via notamment la baisse du pouvoir d'achat.
Pour rappel, l'effacement des dettes qu'a décidé le gouvernement en faveur des bénéficiaires de ces crédits avant mars 2011, au mois de septembre dernier, a été motivé par le fait que les intérêts demandés à ces bénéficiaires n'étaient pas bonifiés. «Ne pas accorder des crédits bonifiés pour les personnes qui vont contribuer à la création de la richesse, de l'emploi et à l'essor de l'économie nationale est un petit peu injuste», a laissé entendre le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zémali, en présidant la séance de la signature de l'accord en question paraphé par les directeurs de l'Ansej et de la Cnac d'une part et le représentant de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef) de l'autre. Interrogé à ce sujet, l'expert en agronomie et analyste, Akli Moussouni, a indiqué que les jeunes n'ont pas tout à fait tort de réclamer l'effacement des dettes. Pour notre interlocuteur, la revendication de ces jeunes est dictée par le fait que le gouvernement a déjà effacé des dettes pour d'autres bénéficiaires, les agriculteurs en l'occurrence.
De plus, les jeunes bénéficiaires sont tout à fait en droit de réclamer cet effacement, car ils n'étaient pas formés et informés avant leur accès à ces crédits. Il est à rappeler que les bénéficiaires des crédits Ansej et Cnac ont bénéficié de plusieurs avantages.
Le remboursement de leurs crédits ne commence qu'à partir de la 3e année. De plus, ils bénéficient de plusieurs avantages fiscaux et parafiscaux, ainsi que l'accès souvent à titre gracieux au foncier. Les avantages en question ont été qualifiés par beaucoup d'économistes d'exceptionnels, et ce, à travers le monde.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 02/04/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Madjid
Source : www.lexpressiondz.com