Algérie

Les jeunes prennent le large



Des saisonniers, on en trouve également sur cette plage de l'ouest de la capitale. L'envers du décor reste pourtant ces quelques enfants qui font les cent pas sur la plage, pieds nus et les mains toujours chargés. Tirant à bout de bras un amas de gadgets pour enfants, Moh, « résidant de Zéralda », nous interpelle : « Je n'ai réussi à vendre que deux objets ; c'est moins bien qu'hier », lance-t-il, lui qui s'est fait accompagner de son fils qui le « suit » pour la deuxième année consécutive. « Je viens de Kheloufi Djilali, une ferme de Zéralda, en vendant ces gadgets jessaie de gagner ma vie. Je préfère venir les jeudis et les vendredis, journées où la plage connaît une grande affluence et les parents desserrent leur bourse », relève-t-il en lançant un sourie à son fils. Ils sont plusieurs à s'installer sur cette plage qui connaît une grande affluence le jeudi, mais surtout le vendredi : tous recherchent un argent de poche ou carrément essaient de faire vivre les leurs restés dans les régions reculées des wilayas de l'« intérieur ». Toutes ces petites gens ne sont guère comme Malik venu, lui, de son Sebdou natal rendre visite à son ami, qui est là depuis quelques jours, mais qui ne compte pas y rester. « C'est tout juste si je reste une journée, je ne vais pas tarder à rentrer », nous affirme-t-il, les pieds cachés par sa bicoque aménagée contre le mur d'enceinte d'un restaurant situé sur la route longeant les installations de l'hôtel Safir. Des jeunes viennent de Médéa, M'sila et autres wilayas « déshéritées ». Mohamed et Nasser viennent du même patelin, Zoubeiria, localité pauvre et touchée par le terrorisme à Médéa. Plus loquace, Mohammed n'arrête pas de parler alors que l'autre enfant de la famille, se tient là, coi. Autant Nasser est silencieux, autant Moh est volubile, préférant ponctuer ses paroles avec des « Kho », ''frère'', bien appuyé ; « Ouallina hadhar », (nous sommes devenus des citadins, enfants du bled), insiste-t-il, en affirmant qu'il en est à sa deuxième année ici. « On descend dans un gourbi à Staouéli qui a pris feu il y a deux jours. » « Les beignets que nous offrons sont succulents et fabriqués par des femmes du coin ; ils sont cédés à 20, 25 DA à la tête du client », insiste-t-il, en affirmant qu'ils s'en sortent plus ou moins bien, sans pour autant être « devenus de gros nababs ». « A mon retour, les miens bouffent tout », lance Moh en souriant.


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