Algérie

Les jeunes, première cible



Plus de 300 000 personnes âgées de moins de 35 ans consomment de la drogue. Tel est le chiffre avancé par M. Aabidat, président de l'Union nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, lors d'une rencontre tenue, hier, au centre de presse d'El Moudjahid. Selon lui, les chiffres de l'Office national de lutte contre la drogue font ressortir, pour l'exercice 2011, que près de 200 000 personnes ont été traduites devant la justice pour consommation de drogue.  Ainsi, a-t-il constaté, «la toxicomanie n'est pas un phénomène qui caractérise une couche sociale bien définie, mais touche toutes les catégories». En effet, 40% des consommateurs sont illettrés, 30% ont été recensés dans le cycle primaire, 20% au secondaire alors que 15% ont un niveau d'études supérieures. Sur 450 jeunes sondés, 30% d'entre eux ont révélé avoir consommé de la drogue, 20% ont été influencés par leur environnement, 10% l'ont fait par curiosité alors que 15% l'ont consommée volontairement.   Pire encore, M. Abidat s'est alarmé en précisant qu'aujourd'hui plus de 20% des filles s'adonnent à  une nouvelle technique de dépendance, à  savoir la consommation de la «chicha» (narguilé). En Algérie, dira-t-il, des filles âgées entre 18 et 24 ans consomment cette substance dans des clubs, voire dans des salons de thé huppés. «Une seule bouffée équivaut à  quatre paquets de cigarettes», dira le conférencier. Celui-ci regrette le fait que 40% de personnes ayant consommé de la drogue ont contracté le virus VIH. D'où la nécessité, a-t-il recommandé, d'adopter une stratégie nationale de lutte contre ce phénomène qui ravage la jeunesse algérienne. Il redoute de ce fait, la montée de la consommation de substances nocives durant le mois de ramadhan. «Une nouvelle substance nommée (tchoutchna), soit un mélange de différentes drogues vient de voir le jour dans les quartiers populeux de la capitale», redoute le conférencier. Selon lui, la démission parentale, la déperdition scolaire, l'oisiveté et l'absence des départements de la Jeunesse et des Sports et celui de la Solidarité nationale dans la lutte contre la toxicomanie, constituent la principale cause qui pousse les jeunes à  consommer de la drogue. Il rappelle à  cet effet, que son organisation, en collaboration avec la Direction générale de la sûreté nationale, a procédé au lancement de six psychobus gérés par des spécialistes (médecins, psychologue, sociologues et éducateurs de quartier) dont la mission est de sillonner les quartiers de la capitale en vue de sensibiliser et prendre en charge les jeunes en détresse. Leur mission s'étendra également à  l'échelle nationale pour toucher toutes les régions et tous les jeunes du pays. Selon M. Aabidat, 13 cellules de proximité activent actuellement au niveau des différentes daïras pour orienter les jeunes et les dissuader de consommer des psychotropes. Pour l'exercice 2011, les psychobus ont effectué 230 sorties suivies de 366 animations au niveau de divers établissements ayant enregistré 1300 visiteurs.  Il est également question de mettre en place des Samu scolaires pour éviter que le phénomène se propage dans ces établissements.'Evoquant le centre de désintoxication d'El Mohammadia créé en 1991, l'animateur a précisé qu'il «Â est géré par une équipe pluridisciplinaire qui vient en aide aux jeunes toxicomanes pour les sensibiliser sur les méfaits de la drogue». La rencontre a pris fin par la présentation d'un ouvrage intitulé «La drogue, la jeunesse prise au piège», destiné aux familles des victimes notamment aux éducateurs. Selon M. Aabidat, auteur du livre, ce dernier comporte des astuces pour gérer une situation de détresse d'une personne ayant consommé de la drogue.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)