Algérie

Les jeunes manquent d'espaces de loisirs Oran



Les jeunes manquent d'espaces de loisirs                                    Oran
Photo : M. Hacène
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali

Les espaces de loisirs destinés aux jeunes manquent tellement dans un certains nombre de quartiers d'Oran que les jeunes ont décidé de prendre les choses en main pour bousculer la léthargie ambiante. C'est ainsi que depuis deux ou trois années, des tables de billard et des baby-foot sont sortis pour être installés en plein air; le phénomène est ainsi observé dans plusieurs cités de la ville, notamment les nouvelles qui, construites à la hâte pour alléger du poids de la crise du logement, sont quasiment démunies de tout espace de détente, si l'on excepte le terrain de sports de proximité et les manèges rudimentaires destinés aux enfants. A la cité El Akid-Lotfi, rendue célèbre par sa proximité du Centre des Conventions d'Oran et du jet d'eau ornant le rond-point, ces tables de jeux font désormais partie du décor : installées tout le long de l'allée qui sert de promenade aux familles, elles attirent beaucoup de jeunes qui, en ces chaudes soirées de Ramadhan, n'ont pas les moyens de se rendre dans le centre-ville où il y a une certaine animation, ou sur les plages accessibles aux seuls heureux propriétaires de voitures.Depuis des années, la télévision et Internet constituent sans doute les seuls espaces de détente pour beaucoup de jeunes oranais, la wilaya n'offrant, à ses habitants, que quelques espaces de loisirs et de divertissement. Et il y a longtemps que les habitants en ont fait le tour : le Parc d'attractions d'El Hamri, le Parc zoologique, les manèges de Miramar et l'espace de loisirs réalisé sur la frange maritime, près de l'hôtel Sheraton, constituent probablement les espaces de divertissement les plus en vue mais ils sont davantage fréquentés par les familles que par les jeunes pour lesquels -maintenant que l'Euro est terminé- ils ne reste plus que les cafés, les cybercafés et el houma où, assis sur des bancs, ils peuvent s'adonner à de longues parties de dominos ou de rami : «Oran n'offre pas grand-chose et il n'y pas vraiment où aller, explique-t-on. Autant rester dans le quartier et passer les soirées entre copains et quelques joints».La fenêtre sur le monde offerte par les télévisions satellitaires et Internet rend la réalité plus amère encore pour de très nombreux jeunes qui ne se contentent plus de ce qu'ils ont et exigent davantage: «Il suffit de taper loisirs ou divertissement sur n'importe quel moteur de recherches pour prendre toute la mesure de l'indigence qui est la nôtre. C'est insupportable !», estime ce jeune qui ne rêve que du jour où il pourrait partir s'installer à l'étranger. A l'heure des bilans du Cinquantenaire de l'indépendance, celui de la situation des jeunes n'est pas reluisant et il s'en faudrait de beaucoup pour convaincre du contraire : chômage, perspectives très réduites quand elles ne sont pas absentes, manque d'espaces d'expression, rareté des espaces de loisirs' Ce n'est pas pour rien que beauoup continuent de rêver de l'étranger.


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