L'adage qui dit «le métier des mains vaut mieux que l'argent des grands-pères» se recoupe et mène à la même finalité avec un autre chinois très réputé: «lui apprendre à pêcher plutôt que de lui donner un poisson». Le sens général de ces deux petits récits est de compter sur soi et de se prendre en charge indépendamment d'autrui, même de ceux qui vous sont proches. Lors de sa dernière visite qu'il a effectuée dans la daïra d'El-Amria, le wali de Aïn-Témouchent s'est montré outré de voir des «jeunes Algériens courir derrière des emplois de gardiennage et d'agents de sécurité et fuir ceux offerts par le bâtiment», alors que des Chinois font 10.000 km pour venir travailler à Aïn-Témouchent et toucher le même salaire que des ouvriers de chez nous. La différence est de taille et son impact sur tous les volets l'est davantage. Les choses, dirait-on, se sont renversées car le rituel enseigné par nos ancêtres dit: «Demander le savoir même en Chine». Deux dimensions de temps qui révèlent le retard à récupérer tout d'abord en terme philosophique de la chose, et ensuite en matière de conception de la façon de voir les choses et comment construire son propre devenir. La formation professionnelle répond à juste titre à bon nombre de préoccupations des jeunes désirant acquérir un métier noble, les mettant à coup sûr à l'abri du besoin, pour peu que ces derniers se débarrassent des préjugés et des faux prétextes qui les engourdissent et à la longue deviennent d'une monotonie indolente. C'est pourquoi, il faut que les dispositifs d'insertion des jeunes axent leurs objectifs dans cette direction et d'avantager les produits de la formation professionnelle à même de les accompagner selon une forme ou une autre quand ils sont en période d'essai, la phase la plus difficile et la plus déterminante. Le Chinois a trouvé le cadre approprié pour travailler à Aïn-Témouchent; mais à midi, il est bien restauré et au chaud, alors que nos ouvriers se mettent n'importe où et n'importe comment pour manger des repas froids. Et le plus souvent, ils se contentent d'une baguette de pain et d'un sachet de lait ou de petit-lait. C'est l'autre face cachée oubliée dans nos comptes.
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Posté Le : 31/05/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : B B
Source : www.lequotidien-oran.com