Les islamistes ont le vent en poupe

Les partis islamistes dans leur majorité ont évolué dans leur discours et propagandes.L'ensemble des partis islamistes vient d'organiser son université d'été, et après! Il faut dire que depuis pratiquement 2011, quand l'Etat a cessé officiellement d'accorder des autorisations aux partis politiques en vue de tenir leur regroupement au niveau des structures et des résidences universitaires, ces partis n'ont pas pu organiser leur université d'été. Les invités parmi les leaders des partis islamistes du Monde arabe, ont adopté la posture de persécutés depuis le capotage et l'achoppement des révoltes dans la majorité des pays des printemps arabes qu'ils ont tenté de récupérer. A titre de rappel, la 13e université d'été du MSP, tenue depuis lundi dernier à Alger a été clôturée hier. Le mouvement El-Islah tient depuis hier son université d'été à Corso dans la wilaya de Boumerdès. Le Front du changement de Menasra a clôturé également son université d'été organisée à Boumerdès. Ce parti tient actuellement sa deuxième université à Boumerdès. Le FJD de Abdallah Djaballah a aussi tenu son université d'été à El-Taref. Les partis islamistes dans leur majorité ont évolué dans leur discours et propagandes, ils veulent se tourner vers l'avenir et adopter de nouvelles visions politiques et stratégies dans le but de cueillir le pouvoir. Ce n'est pas fortuit s'ils sont devenus les chantres de la démocratie et des libertés. Ainsi, ces partis en grenouillage ne désespèrent pas de surfer sur la révolte de la rue qu'ils prédisent comme conséquence de ladescente aux enfers des cours des hydrocarbures et la crise financière qui se profile à l'horizon. Même si le divorce entre le peuple et la classe politique est une réalité qui touche toutes les formations politiques, y compris ceux d'obédience islamiste, ces derniers semblent mieux organisés et disposent d'une visibilité politique. L'une de leurs principales failles, est qu'ils n'arrivent pas à dépasser leur clivage et surtout leur zaïmisme. Il faut dire que les islamistes, à l'instar des autres partis politiques, vivent une crise de leadership très aiguë. Cependant, certains observateurs avertissent que l'Etat se trouve aujourd'hui seul, sans interlocuteur valable, face à une société en ébullition, voire en état insurrectionnel, avec en prime une jeunesse sans repères. Après avoir capté le vote-sanction des années 1990, les partis islamistes espèrent qu'ils se posent en alternative, espèrant capter les perturbations supposées prochaines de la rue à l'aune de l'exacerbation de la crise identitaire. Cela est d'autant plus improbable que le soutien agissant aux revendications sociales en particulier et la question sociale en général n'est pas une priorité sur les programmes des islamistes, toutes tendances confondues. Décrédibilisé suite à la tragédie nationale, le courant islamiste paie également la facture des dérives affairistes de ses dirigeants. Les islamistes se sont avérés des barons de l'informel et de redoutables tenants d'une économie de bazar en plein essor. Si l'Etat a réussi par le passé à récupérer le leadership islamiste, pourra-t-il le dompter présentement, sachant que la totalité de ses partis ont quitté le giron de l'Etat pour s'installer dans le camp adverse de l'opposition' Ce n'est pas sûr, car l'islamisme politique n'est pas enterré, bien au contraire, la religiosité et un conservatisme religieux ont envahi toutes les strates et les sphères de la société et même de l'Etat. Cette force bloquante peut basculer à tout moment en une force sociale et politique plus grave que l'islamisme radical. L'évolution de l'islamisme politique en Algérie est due à l'incapacité du pouvoir d'établir un Etat fondé sur la modernité et la citoyenneté, selon de nombreux politologues.