Des milliers de militants d'Ennahda et de plusieurs autres formations islamistes à leur tête l'organisation des salafistes ont manifesté hier dans les rues de la capitale tunisienne. Cette énième démonstration de force des islamistes intervient au moment où plusieurs mouvements politiques tunisiens réclament la mise en place d'un gouvernement neutre pour préparer de nouvelles élections.
Si le chef du gouvernement auteur de l'initiative de la mise en place d'un gouvernement technocrates, la majorité des dirigeants d'Ennahda refuse cet état de fait indiquant qu'ils disposaient de la confiance du peuple par la voix des urnes. Le chef du gouvernement issu du parti islamiste a menacé de démissionner si toutefois les dirigeants du parti d'Ennahda n'adhèrent pas à son projet. A ce sujet, les pourparlers internes ont été suspendus et devaient reprendre ce lundi pour voir si le chef du gouvernement aura le dernier mot où il devrait déposer sa démission comme il l'avait fait savoir. Afin de légitimer leur présence au gouvernement, un appel à manifester a été lancé par les «Nahdaouis», une véritable démonstration de force. Ainsi quelque 20 000 militants islamistes ont investi le centre de Tunis pour défendre le droit de leur mouvement à diriger la Tunisie. Les manifestants, qui se sont donné rendez-vous sur la principale artère de la capitale, ont brandi des slogans du parti islamiste, des drapeaux nationaux, ainsi que quelques bannières noires de la mouvance salafiste. Pendant la manifestation, la presse tunisienne a été montrée du doigt et accusée par les islamistes d'être à l'origine de ces bouleversement que traverse la Tunisie. Cet état de fait a contraint les forces de sécurité et notamment les militaires à quadriller le siège de la télévision tunisienne par peur d'être la cible des manifestants. D'autres slogans vulgaires ont été scandés à l'encontre de la France accusée également de vouloir aider la destitution du parti d'Ennahda du pouvoir. L'ambassade française à Tunis est sous haute surveillance par les forces de l'ordre craignant des débordements de la part des manifestants islamistes. Si les diverses télévisions tunisiennes ont boycotté la manifestation, ce n'est pas le cas pour la chaîne du Qatar El-Jazzera qui a retransmis en direct sur ses écrans l'intervention de Rachad Al-Ghanouchi qui s'est adressé à la foule. Al-Ghanouchi a rejeté la mise en place d'un gouvernement technocrate indiquant que cela constituait une «coup d'état» sur la légitimité d'Ennahda élu par le peuple. Le leader d'Ennahda a également tiré à boulets rouges sur les médias tunisiens les accusant d'être à l'origine des violences en Tunisie. L'intervention de Rached Al-Ghanouchi a été à plusieurs reprises interrompue pour des slogans islamistes et par les «Allah ou Akbar» scandés par les manifestants qui brandissaient des drapeaux noirs des Salafistes. Au moment où nous mettons sous presse, des milliers de militants islamistes continuaient à manifester et des débordements sont à craindre.
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Posté Le : 17/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Rédha
Source : www.lnr-dz.com