Algérie

Les islamistes boycottent, Benflis et Touati restent dans la course



Les islamistes boycottent, Benflis et Touati restent dans la course
«Bouteflika sera candidat», a affirmé Sellal en déplacement dans la ville d'Oran.«La décision de Bouteflika de se porter candidat a été prise sur l'insistance du peuple et à l'issue d'une profonde réflexion», a ajouté le Premier ministre également président de la Commission de préparation de l'élection du 17 avril prochain.L'annonce, qu'un communiqué de la présidence de la République est venu confirmer, a fait l'effet d'une bombe auprès des candidats et partis de l'opposition. Certains chefs de parti, désarçonnés, ne croyaient pas si bien entendre. Premier à réagir, Sofiane Djilali qui estime que «c'est une honte pour ce gouvernement. Si rien ne change, j'annoncerai mon retrait le 28 février».Le président de Jil Jadid et candidat à l'élection présidentielle, Sofiane Djilali, dément les informations diffusées par une chaîne de télé privée, concernant son retrait de la course pour la présidentielle. «Nous n'avons encore rien décidé. Nous attendons la réunion de notre conseil national le 28 février prochain pour trancher sur cette question», a-t-il fait savoir. Le staff de campagne de Sofiane Djilali dénonce, en outre, une propagande médiatique destinée à affaiblir leur candidat. Le président du parti Jil Jadid, candidat à l'élection présidentielle, cache mal sa colère. «Nous ne sommes plus dans un processus électoral. Nous sommes dans un processus de coup d'Etat», a-t-il confié à un confrère.Benflis et Touati maintiennent leurs candidaturesÀ défaut d'avoir l'avis du candidat Ali Benflis, son chargé de communication, Boumghar, ira dans le même sens, en déclarant «nous ne considérons pas cette candidature comme officielle car un tel acte ne peut se faire par procuration», dans un communiqué parvenu à notre rédaction. «Il est pour le moins étonnant que cette déclaration soit faite par le président de la Commission nationale de préparation des élections qui ne doit en aucun cas prendre parti dans ce scrutin». En tout état de cause, Benflis l'a déjà fait savoir : il ne se retirera pas de la présidentielle. Il a récemment indiqué qu'il sera candidat même si Bouteflika se présente, car sa «culture de l'Etat» lui impose de poursuivre la course électorale, pour défendre ses idées.Moussa Touati, le responsable du FNA, est plus catégorique. «Bouteflika a annoncé sa candidature par procuration, c'est le début de la fraude. Nous attendons une déclaration directe», a-t-il annoncé sur Twitter. «Après cette annonce, on souhaite voir le Président sur le terrain pour mener sa propre campagne électorale. Serait-il en mesure de le faire'», s'est interrogé, le président du FNA, en annonçant qu'il n'a pas l'intention de se retirer.Le général Yala ira dans le même sens, en déclarant que «les moyens de l'Etat sont utilisés en faveur du candidat Bouteflika». «Je ne suis pas étonné par le fait qu'Abdelaziz Bouteflika se représente le 17 avril pour briguer un nouveau mandat. J'ai eu la confirmation depuis quatre semaines. Mais je pense qu'il va finir par se désister à la dernière minute au profit d'un candidat qu'il a lui-même choisi et il mettra à sa disposition toute la machine électorale», a-t-il ajouté à un confrère.Le RCD et les islamistes dénoncentL'annonce a semblé conforter dans leur position les islamistes qui ont déjà fait savoir leur retrait de la course, en voyant venir la candidature. Pour AbdellahDjaballah, président du parti El Adala : «L'annonce de la candidature (de Bouteflika) a été faite par le Premier ministre. Ce qui constitue un précédent et une preuve tangible qui confirme qu'Abdelaziz Bouteflika est malade», a-t-il indiqué en invitant tous les candidats à se retirer de la course pour la présidentielle. Le chargé de l'information du MSP, rappelle : «Quand nous avons décidé de boycotter l'élection présidentielle, notre diagnostic de la situation était précis. Nous avons dit que l'élection était fermée et ne représente aucunement un défi politique.» Cela rejoint l'avis de Mohamed Hadibi, chargé de communication du Mouvement Ennahda, qui estime que «sa candidature ne change pas grand chose sur la scène politique, c'est le système qui prend les décisions». «Avec ou sans Bouteflika, nous boycottons cette élection parce qu'il y aura une fraude massive comme durant les précédentes élections. Le pouvoir refuse la mise en place d'une commission indépendante de contrôle des élections et les règles sont toujours les mêmes», a affirmé également Mohcine Belabès, président du RCD.Le PT pour la liberté des candidaturesD'un avis plutôt nuancé, le responsable de la communication au PT, Djelloul Djoudi, rappellera que son parti s'est déjà prononcé pour la liberté decandidatures, mais que «l'essentiel est que toutes les conditions soient réunies pour des élections libres et transparentes et que le choix du peuple algérien soit respecté».De l'autre côté, la candidature d'Abdelaziz Bouteflika est soutenue par nombre d'autres partis et candidats, à l'image d'Amar Saâdani, secrétaire général du FLN qui dira :«On n'est pas surpris par cette annonce. Au FLN, nous avons toujours dit que le Président est candidat à la présidentielle, c'est notre candidat.» Pour sa part, Nouara Djaafar, a affirmé au nom du RND : «Nous avons accueilli cette annonce avec beaucoup de satisfaction. Le secrétaire général du parti a renouvelé aujourd'hui l'appel du RND au président de la République pour se représenter afin de garantir la stabilité du pays.»Le SG du parti, Bensalah, a en effet annoncé le soutien durant la matinée, en précédant l'annonce et en affirmant que l'annonce sera faite dans quelques heures. Benhamou (El karama): «Bouteflika va donner un air de compétition à ces élections, il a un programme et un passé historique.» D'autres partis, à l'instar du MPA et de TAJ et des organisations de masse telles que l'Unja, l'Ugta et d'autres encore ont déjà annoncé leur soutien à un 4e mandat.A. R.




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