Algérie

Les islamistes au pouvoir en réunion sur la criseS&P BAISSE DE DEUX CRANS LA NOTE DE LA TUNISIE



Les islamistes au pouvoir en réunion sur la criseS&P BAISSE DE DEUX CRANS LA NOTE DE LA TUNISIE
Face à l'impasse politique qui persiste en Tunisie, Ennahda réunissait hier son conseil de la choura (Parlement du parti) à Tunis (photo archives)Ennahda, l'opposition et l'Ugtt campent depuis le début de la crise sur leurs revendications respectives.
Le parti islamiste au pouvoir en Tunisie a indiqué réunir hier son parlement interne pour étudier des initiatives visant à sortir le pays de la crise provoquée fin juillet par l'assassinat d'un opposant et éviter qu'il ne bascule dans la violence. «Il existe plusieurs initiatives sérieuses et nous espérons atteindre une solution qui éviterait à la Tunisie de se diriger vers la violence», a déclaré un responsable du parti Ennahda, Houcine Jaziri, à la radio Shems-FM, sans détailler ces «initiatives». La réunion du Conseil de la Choura, le parlement interne du parti, intervient alors que des pourparlers sont censés avoir lieu lundi entre Ennahda et le puissant syndicat Ugtt pour tenter de trouver une solution à la crise politique déclenchée il y a près d'un mois par l'assassinat du député Mohamed Brahmi. Ennahda, l'opposition et l'Ugtt campent depuis le début de la crise sur leurs revendications respectives.
Les opposants veulent un gouvernement apolitique et la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC), tandis que les islamistes ne sont prêts qu'à élargir le gouvernement existant à d'autres partis en vue de former un cabinet d'union nationale. L'Ugtt, soutenue par le patronat Utica, a adopté une position médiane, plaidant pour la mise en place d'un gouvernement apolitique et le maintien de l'ANC pour qu'elle achève enfin la Constitution. Ennahda a accusé ses détracteurs de s'inspirer de la situation en Egypte et de chercher à fomenter un coup d'Etat. Les opposants organisent des manifestations quotidiennes depuis l'assassinat de M.Brahmi mais la mobilisation est en perte de vitesse depuis une manifestation le 13 août qui a réuni des dizaines de milliers de personnes à Tunis. L'Ugtt, forte de 500.000 membres et capable de paralyser le pays par des grèves, a une nouvelle fois réclamé dans un communiqué samedi une solution rapide, relevant que la situation économique et sociale en Tunisie risquait de se détériorer plus encore. Le gouvernement actuel est accusé d'avoir failli sur le plan sécuritaire face à l'essor de la mouvance salafiste, mais aussi dans le domaine économique, alors que les revendications sociales étaient au coeur de la révolution de janvier 2011. Un premier cabinet dirigé par Ennahda avait déjà dû démissionner après l'assassinat d'un opposant en février. L'instabilité qui perdure en Tunisie n'est pas sans conséquence sur l'économie du pays et sur le tourisme, son nerf de la guerre, qui n'arrive pas à retrouver son niveau d'avant 2011. Ainsi, partant de ces constats, l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's a abaissé vendredi de deux crans la note de la Tunisie, en raison de la profonde crise politique provoquée il y a trois semaines par l'assassinat d'un député d'opposition. La note accordée à la dette à long terme du pays passe de «BB-«à «B», ce qui traduit une faible confiance de Standard & Poor's dans la capacité du pays à faire face à ses engagements financiers. Cette note est assortie d'une perspective d'évolution négative. Pour l'agence, il y a une chance sur trois qu'elle soit de nouveau abaissée dans les douze mois à venir si la situation politique et sociale devait menacer la mise en oeuvre de réformes favorables à la croissance. «Cet abaissement traduit l'augmentation des incertitudes politiques, la légitimité des institutions de transition étant de plus en plus contestée dans le sillage de nouvelles violences politiques», remarque SP dans un communiqué. L'agence d'évaluation financière s'inquiète en particulier de l'impact de cette situation sur le tourisme, «qui reste un pilier de l'économie de la Tunisie, et sur l'investissement étranger et intérieur». Le tourisme peine à retrouver son niveau d'avant la révolution de janvier 2011.


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