Algérie

Les islamistes à l'offensive



L'agitation des islamistes, toutes tendances confondues, s'est imposée comme un fait majeur de la vie politique ces derniers jours. Leurs discours autant que leurs actes trahissent leur intention commune de se placer en position favorable en vue des élections législatives et locales qui se profilent à un horizon rapproché. Ce vendredi, deux responsables de partis islamistes ont saisi l'occasion de réunions de leurs formations politiques pour occuper la scène médiatique.Ainsi, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, est intervenu à Constantine, à l'ouverture d'un séminaire régional des structures du parti de la région Est du pays, tenu à la maison de la culture Malek-Haddad, le 2ème du genre après celui organisé pour des wilayas du Centre du pays. «Il est primordial de prévenir les conflits marginaux et idéologiques, et de se pencher sur les questions des libertés et du développement pour permettre l'édification d'une Algérie forte et épanouie», a-t-il déclaré, cité par l'APS. Il s'est attaqué à «des parties occultes» qui adoptent le faux débat des conflits identitaires pour, selon lui, diviser le peuple. Le président du MSP a souligné que «les Algériens sont appelés aujourd'hui plus que jamais à aller en rangs unis pour déjouer les complots qui se tissent dans l'ombre par des ennemis qui veulent coûte que coûte fragiliser la cohésion interne». Il a plaidé pour la protection du Hirak contre les «courants extrémistes et les ennemis du pays», saluant les efforts de l'Armée populaire nationale (ANP) dans la protection du pays. De son côté, le président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, cité par l'APS, a fait une déclaration lors des travaux du Conseil consultatif national du parti, à Alger. Il a appelé au parachèvement du processus de mutation démocratique à travers de véritables réformes politiques et un consensus national sur les options structurelles majeures pour l'édification de la nouvelle Algérie, et a plaidé pour «un dialogue sans exclusion pour instaurer un partenariat national entre les différentes composantes de la société», soulignant l'importance d'aller vers des réformes de développement claires et efficaces permettant au gouvernement d'élaborer des plans d'action nationaux et sectoriels aux objectifs définis et aux délais fixés». Il a préconisé des approches gouvernementales audacieuses orientées vers les énergies renouvelables, des approches à même d'aider les Algériens à mettre à profit leur environnement agricole pour garantir leur nourriture. Il a appelé le gouvernement à prendre des initiatives urgentes à même de rassurer les investisseurs nationaux et étrangers, à engager une réforme du climat des affaires, à tous les niveaux, et à satisfaire les revendications du Hirak concernant la lutte contre la corruption financière et politique, et la recherche de moyens réalistes pour récupérer les fonds pillés. Appelant à «barrer la route aux opportunistes», il a prôné «la moralisation de la politique et la poursuite de la lutte, dans le cadre du Hirak populaire, jusqu'à la satisfaction de ses revendications légitimes». Dans ce sens, il a appelé l'ensemble des acteurs à consentir davantage d'efforts pour «concrétiser les aspirations du peuple algérien à l'édification d'une Algérie nouvelle qui assoit les bases d'un Etat fort qui soit contrôlé par le peuple à travers un mode de gouvernance juste qui mettra fin à l'autocratie et à la corruption, relance les outils de développement et consacre les fondements d'une démocratie effective à même de rétablir la confiance dans le cadre du respect de la volonté populaire et des constantes nationales». Dans l'opposition, l'objectif des islamistes est l'affaiblissement du courant démocrate qu'ils continuent de considérer comme le principal obstacle à leurs visées. Selon les circonstances, et appliquant leur principe fondamental qui décrit, sans état d'âme, la "guerre" comme une affaire de ruse, ils sont agressifs avec ceux qu'ils jugent irréductibles, et mielleux avec les plus vulnérables qu'ils peuvent faire tomber. La démarche du mouvement Rachad, particulièrement à Paris, semble avoir eu du succès avec un ancien dirigeant politique algérien de gauche, affaibli par l'âge et visiblement fragilisé dans ses convictions par toute une série d'événements qui ont secoué le pays et le monde. De son côté, Ali Belhadj a reçu des personnalités alliées aux islamistes, soucieuses de rassembler les restes du courant radical éparpillés ici et là.


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