Algérie

Les investissements publicitaires reculent de 6% en Algérie



Les sommes injectées en affichage, un segment monopolisé exclusivement par l'Anep, sont évaluées à 27,5 millions de dollars. La radio a, quant à elle, encaissé 12 millions de dollars durant le même exercice. Les investissements publicitaires en Algérie ont reculé de 6% en 2009, tandis que les deux autres pays maghrébins, le Maroc et la Tunisie en l'occurrence, ont enregistré respectivement des hausses de 4,3% et 7,6%, si l'on tient compte des statistiques diffusées, hier, par Sigma Conseil, un bureau d'études spécialisé dans le secteur des médias et de la communication. Les investissements publicitaires (IP) bruts en Algérie sont estimés à 166,2 millions de dollars en 2009. Au Maroc, les sommes injectées par les annonceurs s'établissent à 562,1 millions de dollars, alors qu'en Tunisie le taux des IP ont atteint 102,6 millions de dollars à fin 2009. La croissance du marché de la publicité au Maghreb, estimé à 2,4%, est tirée essentiellement par les marchés marocain et tunisien. Le marché algérien, lui, a connu un fléchissement important.Malgré le niveau de vie des Algériens, estimé meilleur que celui des Marocains, l'Algérie, en termes d'investissement publicitaire par habitant, vient loin derrière le Maroc et la Tunisie. Le Maroc investit 17,6 dollars par habitant en publicité, la Tunisie, elle, consacre 9,8 dollars/habitant, tandis que l'Algérie vient en dernière position avec seulement 4,7 dollars/habitant. En Algérie, la manne publicitaire a profité, comme à l'accoutumée, aux bénéficiaires traditionnels, dont la télévision qui se taille à nouveau la part du lion. La télévision algérienne, elle seule, bénéficie de 42,5% des parts de marché, et ce, malgré son produit qui, le moins qu'on puisse dire, est très loin des standards en matière de production.La télévision a encaissé en 2009 des recettes publicitaires de l'ordre de 70,6 millions de dollars, tandis que la presse écrite a bénéficié d'une cagnotte de 56,1 millions de dollars. Les sommes injectées en affichage, un segment monopolisé exclusivement par l'ANEP, sont évaluées à 27,5 millions de dollars. La radio a, quant à elle, encaissé 12 millions de dollars durant le même exercice. Alors que les spécialistes du marché de la publicité estiment que l'essor du secteur est conditionné par l'ouverture médiatique et éditoriale, l'ANEP, chargée depuis 1999 de canaliser l'argent public vers des destinations choisies, continue à subventionner à doses calculées les soldats du carré « discipliné » de la presse.Selon des chiffres officiels émanant du département de la communication et de l'information, 49% des annonceurs publicitaires (qui sont tous publics) sont pris en charge par l'ANEP, tandis que d'autres chiffres attribuent à l'ANEP un monopole de 65% de la manne publicitaire. D'où l'utilisation de cette agence comme carte de pression redoutable contre les petites entreprises de presse qui sont à sa merci.Monopole du marché publicLe bureau d'études et de conseil Sigma a évité ce raccourci, se contentant d'évaluer la part du segment affichage à 27,5 millions de dollars. Sigma a évité aussi de faire cette année, pour des raisons inexpliquées, le classement des journaux par chiffre d'affaires réalisé. La télévision, elle, continue à être favorisée dans un terrain sans concurrence. Les investissements publicitaires (IP) injectées en audiovisuel ont augmenté de 2,4% en 2009, alors que les parts de marché de la presse écrite ont connu une baisse de 9,6% durant la même année. Ces chiffres ont été communiqués par Hassen Zargouni, directeur général de Sigma Conseil, lors de la conférence annuelle de ce bureau d'études, organisée, hier, à Alger. M. Zargouni estime que l'ouverture médiatique est « nécessaire pour le développement du marché de la publicité en Algérie ».La stimulation de la concurrence sur des marchés-clés s'avère être, selon lui, un élément important également pour l'essor du marché. Contrairement à la presse écrite, les placements publicitaires sur Internet ont évolué de 100% en 2009, atteignant 151,4 millions de dinars. Un total de 167 campagnes de publicité sur Internet ont été recensées durant l'année écoulée, menées par 129 annonceurs. Les secteurs en plein boom sont les huiles et corps gras ainsi que les télécoms (2,8 milliards de dinars), quoique tiré à la baisse par le recul des investissements d'Orascom Télécom Algérie. Le secteur des huiles et corps gras a vu lui aussi la mobilisation de 813 millions de dinars pour les campagnes publicitaires, dont une part de 72,4% est injectée par Cevital.


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