Algérie

Les invalides de guerre dénoncent leur marginalisation



A quelques joursde la célébration du déclenchement de la Révolution, l'Association nationaledes grands invalides de la guerre de Libération nationale a tenu à attirerl'attention des responsables «à tous les niveaux» sur la situation que viventles grands invalides. C'est dans ce contexte, que le président del'association, M. Bouhafsi, a animé, hier, une conférence de presse au siège del'association. Rappelant que les grands invalides ont souffert de lamarginalisation durant plus de 35 ans, M. Bouhafsi indique que cette frange«qui est aujourd'hui en voie de disparition» continue de souffrir le martyr.«On nous a, certes, ouvert une fenêtre, mais les portes restent toujoursfermées. Il est impensable que ceux qui ont versé leur sang pour cette patriese trouvent aujourd'hui marginalisés. Imaginez que nous ne sommes même pasinvités à prendre part aux festivités célébrant les grandes dates de l'histoirede la Révolution», souligne le conférencier. Ce dernier a affirmé que malgréles sollicitations et les appels répétés, «des invalides continuent de mourirdans l'anonymat et parfois dans la misère. Alors pourquoi tant de sacrifices».Pire encore, ajoute le président de l'association, chaque fois qu'un grandinvalide disparaît, c'est un pan de l'histoire de la Révolution qui disparaîtavec lui. «Même pour l'écriture de l'Histoire, nous ne sommes pas sollicités»,dira M. Bouhafsi qui rappellera que sur cinq mille invalides recensés aulendemain de l'Indépendance, la moitié d'entre eux sont morts emportant aveceux leurs secrets. Le même responsable s'attardera longuement sur la questiondes passeports octroyés aux grands invalides pour le pèlerinage. «Nous nedemandons pas des postes de responsabilité ou à être sénateurs, nous avonsseulement demandé des passeports pour le pèlerinage, malheureusement nos appelssont restés vains», affirme M. Bouhafsi, qui souligne qu'il y a quelquesannées, l'association bénéficia de 20 à 30 passeports qu'elle répartissaitentre les wilayas. «Aujourd'hui, aucun écho favorable n'est accordé à nossollicitations, pourtant, nous n'avons cessé d'écrire au ministère del'Intérieur», ajoute le conférencier. Ce dernier soulèvera, d'autre part, leproblème du manque latent de techniciens pour le centre d'appareillage. «Nousavons acquis du matériel depuis trois ans, mais en l'absence de techniciens, lematériel est toujours emballé», dit M. Bouhafsi, qui précise qu'une conventionentre le ministère des Affaires sociales, des Moudjahidine de la wilaya d'Oranet l'association avait été signée pour la prise en charge du logement destechniciens qui devaient rejoindre le centre d'apareillage d'Oran. «Outre lesalaire dérisoire qu'on leur propose, ces techniciens n'ont jamais bénéficiéd'un logement et ont préféré retourner dans leurs wilayas», dit M. Bouhafsi.Concernant l'initiative des autorités françaises qui ont remis dernièrement lesplans des mines des frontières Est et Ouest, le président de l'associationsouligne que l'initiative est louable mais qu'elle intervenait très tard.«Depuis le temps, les mines se sont déplacées et les habitants continuent,aujourd'hui, de subir les conséquences de ces engins de mort», affirme le mêmeresponsable.Concernant leprojet du statut particulier des grands invalides de la guerre, M. Bouhafsi aindiqué que les choses n'ont toujours pas bougé. «Il n'y a rien de nouveau.Pire encore, en tant que premiers concernés, nous n'avons à aucun moment étésollicités pour donner notre avis sur ce projet», conclut l'animateur de laconférence.


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