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Les intermédiaires ne "libèrent" pas les prix ALORS QUE LA PRODUCTION DE POMME DE TERRE EST ABONDANTE



Les intermédiaires ne
Le prix de la pomme de terre affiché chez l'agriculteur ne dépasse pas 30 DA/kg ou 35 DA/kg au niveau des marchés de gros.
En matière de pomme de terre, compte tenu du prix atteint sur certains étals, il est légitime de se poser quelques questions, surtout que la production du tubercule bat tous les records. De sérieuses mesures s'imposent pour réguler le commerce de ce produit.
En effet, les professionnels de la filière pomme de terre sont catégoriques. Ils affirment que les récoltes d'arrière-saison 2012 sont plus que satisfaisantes comparativement à celles réalisées l'année précédente, à telle enseigne que toute importation serait inopportune. La récolte d'arrière-saison pour la campagne 2012 n'a pas accusé de retard et devrait même enregistrer une hausse de 30% par rapport à celle de 2011, a en substance indiqué le président du Conseil interprofessionnel de cette filière. «La production d'arrière-saison est bonne. La récolte est arrivée à temps, à partir du 1er novembre au lieu du 15, alors que l'on redoutait un retard à cause des grosses chaleurs de l'été», a ainsi fait savoir M.Bachir Séraoui.
Toutefois, cet enthousiasme contraste avec la réalité du terrain qui voit le prix de ce légume dépasser l'entendement sur le marché national. Ainsi, et en dépit de toutes les mesures prises afin de protéger la production locale, les prix de la pomme de terre demeurent relativement élevés.
Les prix d'un kilogramme de pomme de terre s'affiche entre 40 et 65 DA sur les marchés de la capitale. «Cette hausse est injustifiée», estime justement M. Séraoui, soulignant que le prix de la pomme de terre affiché chez l'agriculteur ne dépasse pas 30 DA/kg ou 35 DA au niveau des marchés de gros.
«Ce n'est pas normal de payer la pomme de terre à plus de 40 DA en cette période d'abondance», a-t-il déploré. Il est donc patent que les intermédiaires jouent leur va-tout en augmentant le prix, en l'absence de dispositions répressives capable de protéger le porte-monnaie de la ménagère.
L'on justifie que cette hausse des prix sur les marchés est due notamment au manque de marchés de gros et de proximité qui engendre une multiplication des intermédiaires.
Devant cet état de fait, l'on serait tenté de croire que toutes les mesures incitatives de l'Etat s'apparentent à un coup d'épée dans l'eau du moment que le consommateur final paye encore au prix fort cette denrée, désormais produite abondamment.
Les quantités de pommes de terre fraîche mises actuellement sur le marché proviennent essentiellement d'El Oued et des wilayas du Centre comme Tipaza et Boumerdès, alors que les récoltes ne font que commencer à Mostaganem, une importante région de production de ce tubercule. La production d'autres régions sera progressivement mise sur le marché notamment celle de Relizane, Aïn Defla, Mascara et Chlef.
Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en concertation avec l'interprofession, avait décidé en septembre dernier d'effectuer une importation d'appoint de pomme de terre en prévision d'un décalage dans les plantations, dû notamment à la canicule et au manque de main-d'oeuvre, ce qui pouvait retarder la récolte d'arrière-saison.
Pour ne pas pénaliser les producteurs nationaux, les pouvoirs publics et les professionnels de la filière avaient fixé le niveau de ces importations à 2% (environ 150.000 tonnes) maximum de la production nationale. Toutefois, des quantités infimes, estimées à environ 8200 tonnes seulement, ont été importées en raison des révisions à la hausse des récoltes.


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