Algérie

Les intérêts des uns et des autres dans le cheminement vers la misère



Les intérêts des uns et des autres dans le cheminement vers la misère
Extraordinaire et horrible la situation d'un pays capable de rentrer dans le chaos à la disparition, mort ou empêchement, de son chef. Comment un Etat se désagrège, se vide de son contenu autoritaire et protecteur par la seule raison que le premier responsable à la tête de ses institutions quitte ses fonctions.Les exemples ne manquent pas, plus ou moins, pour illustrer cette réalité, ici et là, dans les contrées de la planète ou les groupes ayant entre leurs mains le pouvoir n'ont pas choisi le modèle démocratique pour gérer les affaires de leurs populations et les patrimoines dans leurs territoires. La Libye, aujourd'hui, est quasiment ingérable sur le plan institutionnel, tandis que la mort est monnaie courante dans les villes importantes, où les milices armées s'entretuent, au pistolet ou au missile, exterminent des civils et sabotent des installations. Les élites, les riches et les intellectuels, fuient le pays et les populations les plus faibles tentent de s'accrocher aux premières forces venues imposer leur loi.Les citoyens de la Tripolitaine ou de la Cyrénaïque, ou ailleurs dans les territoires désertiques, pris en aparté, n'hésitent pas d'avouer la rudesse de l'ancien homme fort de la Jamahiriya, son règne absolu et les libertés des individus et des groupes ramenées à ses seules pensées et humeurs. Mais d'aucuns le regrettent du fond du c?ur, en comparant avec la débandade dans la gestion de la vie courante, l'insécurité et la violence, souvent meurtrière, qui régissent aujourd'hui leur existence. Tout le monde est angoissé et les plus lucides parlent de cette unité, de ce minimum de cohérence sociale, hélas, inexistants. Au point où le semblant de structure gouvernementale improvisée, vouée à la transhumance, demande l'aide internationale -dont de l'Algérie- pour recoudre ce qui reste de la souveraineté nationale, annihilée depuis la mise en déroute du régime de Mouammar Kadhafi. Beaucoup plus grave en Somalie.Le gouvernement «fédéral» installé en décembre d'il y a deux années, ne parvient pas à rendre une visibilité rationnelle dans la pratique communautaire. Depuis la chute du président Siad Barre, en 1991, c'est le chaos à Mogadiscio, dans les autres villes et dans les campagnes. Malgré un certain apaisement dans les confrontations armées, l'insécurité physique, morale et patrimoniale est le lot permanent dans ce pays. La corruption s'inscrit en dogme et activité de prédilection. Selon ce que rapportent la presse internationale et les rapports des Nations unies, de jour en jour le système de gouvernance donne l'impression d'agréer à la loi de la corruption et des passe-droits.Le groupe de contrôle de l'ONU sur la Somalie et l'Erythrée (Semg) considère la situation générale dans ce pays catastrophique, les experts de cette institution internationale déclarent que leur enquête «a révélé systématiquement des schémas de captation, avec des taux de détournement se situant entre 70 et 80% des fonds publics somaliens.» Et d'aucuns observateurs estiment, entre autres détournements pour jouissance individuelle, familiale ou clanique, que les sommes escamotées sont utilisées à des fins partisanes, capables de créer une grande menace pour la paix et la sécurité dans le pays et dans la région.Le contrôle stratégico-énergétiqueLes ressources portuaires de Mogadiscio, principale manne censée financer la force de l'autorité de l'Etat, soutenue par les communautés internationales, disparaissent pour plus du tiers à travers les magouilles entre la voyoucratie locale et les fonctionnaires véreux.Les experts estiment aussi que depuis «la levée partielle, en 2013, de l'embargo sur les armes à destination de la Somalie, destinés à permettre à l'embryon d'armée somalienne de s'équiper, des armements et des munitions ont été détournés vers des marchés aux armes de Mogadiscio, permettant notamment aux fractions des shebab de s'approvisionner».L'Union africaine de Somalie (Amisom), qui a vu récemment ses effectifs augmenter pour atteindre plus de 22 000 soldats, ne cesse de mener des offensives importantes et dévastatrices sur les groupes islamistes, ces derniers demeurent la principale menace dans ce pays et dans toute la Corne de l'Afrique. Ne manquant pas de cibler les Occidentaux dans leur intégrité individuelle ou dans leurs biens. Mais en tout cas les dix millions d'individus qui habitent cette vaste étendue de plus de 600 000 km2, quasi aride, où l'eau a la valeur de l'or, survivent dans l'espoir de la clémence internationale, qui devient leur hantise journalière, et sont la proie des prédateurs, qui peuvent s'habiller en treillis ou en costume de commis de l'Etat, incapables de réaliser un demi-milliard de dollars de PIB. La Libye était le pays le plus riche d'Afrique, financièrement parlant. Aujourd'hui il est dans le même désarroi que la Somalie, le pays le plus pauvre du monde. Mais dans le premier comme dans le second les USA sont passés par là. Pour le contrôle des gisements pétroliers, du Golfe d'Aden et, «obligatoirement», de la Corne de l'Afrique.N. B.




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