Algérie

Les intérêts américains bousculés


Les Etats-Unis viennent de clarifier leurs préoccupations vis-à-vis du climat d'affaires en Algérie. Etant principalement présents dans le secteur de l'énergie, les Américains sont touchés de plein fouet par l'obligation d'une participation des nationaux à hauteur de 51% dans les projets d'investissements étrangers et de l'ouverture du capital aux sociétés d'importation d'au moins 30% aux Algériens. Omniprésentes dans le Sud, où elles raflent les plus importants marchés de la construction, la maintenance et le fonctionnement des installations pétrolières, mais aussi dans l'équipement pétrolier, les sociétés américaines sont aujourd'hui sommées de revoir leur statut pour s'adapter à la nouvelle situation. Une dizaine d'entre elles représente un marché de pas moins d'un milliard de dollars par an. Leurs activités, quant à elles, sont en majorité celles pour lesquelles la compagnie Sonatrach consacre, chaque année, un budget de 10 milliards de dollars. Ce qui constitue une manne financière considérable que les Americains ne voudront jamais partager. « Beaucoup de sociétés américaines sont incapables d'investir dans un environnement de minorité d'actions », a lancé Paul Burkhead, représentant du secrétariat américain du Commerce, lors d'une conférence de presse tenue lundi dernier à Alger. Le responsable explique clairement que les hommes d'affaires US ne peuvent accepter les mesures du Premier ministre, Ahmed Ouyahia.Pour bon nombres de professionnels du secteur de l'énergie, les entreprises américaines sont « incontournables dans le domaine du consommable pétrolier mais aussi dans celui des unités de dessalement d'eau de mer. Beaucoup sont domiciliées en Corée, à Dubaï, ou à Strasbourg, mais en réalité, elles ne sont que les intermédiaires des entreprises américaines qui ont le monopole de l'expertise dans ce domaine ». Selon eux, aucune société ou personne physique algérienne n'a les capacités techniques et financières d'entrer dans leur actionnariat, exception faite pour Sonatrach. Ce qui aura de lourdes conséquences sur l'acquisition notamment des équipements des installations pétrolières. Une réalité que les Américains connaissent et risquent d'en tirer profit, surtout qu'ils n'ont rien à perdre, dans le secteur hors hydrocarbures, où leur présence est insignifiante. Les statistiques du commerce extérieur rendues publiques par l'administration douanière durant cette année montrent en effet que durant le premier semestre 2009, les USA sont classés premiers clients de l'Algérie, avec un montant d'un peu plus de 3 milliards de dollars US, alors qu'en tant que fournisseurs, ils sont à la 7e place, derrière la France, la Chine, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la Turquie, avec un montant de 846 millions de dollars.
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