Les intempéries révèlent la grande fragilité de Sonatrach

Depuis le début des intempéries, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie, se montre discret. Tout comme Abdelhamid Zerguine, PDG de Sonatrach, maison'mère de Naftal. Il y a quelques jours, les deux hommes se répandaient pourtant dans les médias internationaux et algériens par parler notamment du projet de gazoduc pour l'Italie.Afin de permettre aux Italiens de se chauffer au gaz, les responsables algériens font tout pour se montrer rassurants. Mais quand il s'agit d'assurer aux Algériens les moyens de se chauffer en pleine tempête de neige, Yousfi et Zerguine ne trouvent visiblement pas les mots. Il va de soi qu'il est plus élégant et plus chic de parler de gaz vers l'Italie que de bonbonnes de gaz dans les villages isolés de Kabylie. On sait aussi que l'exportation de gaz rapporte des devises qui permettent au système de se maintenir alors que les pauvres villageois kabyles n'ont que leurs dinars pour payer.Mais au-delà du mépris qu'affichent les responsables algériens envers la population, ces intempéries ont révélé une réalité plus inquiétante. Sonatrach, la fierté de l'Algérie, n'est qu'un colosse aux pieds d'argile. La seule activité que cette entreprise maîtrise ' avec l'aide de compétences étrangères ' est celle d'extraire le pétrole et de le vendre sur les marchés internationaux. Le reste, tout le reste, Sonatrach ne sait pas le faire.Pour se lancer dans de simples projets pétrochimiques, le "géant" algérien doit s'associer avec des sociétés omanaises ou égyptiennes. Aujourd'hui, on découvre que Sonatrach, via sa filiale Naftal, est incapable d'assurer l'approvisionnement en gaz butane de régions parfois situées dans des zones faciles d'accès, comme la station balnéaire de Souk El Tenine, près de Béjaïa où des affrontements ont éclaté ce vendrede Un Etat crédible possède trois secteurs réellement stratégiques : l'énergie, les télécommunications et les transports. En cas de guerre, cet Etat doit être en mesure d'avoir la maîtrise de ces trois secteurs. En Algérie, une petite tempête de neige a paralysé les approvisionnements en gaz dans plusieurs régions du pays et privé un million de foyers d'électricité. C'est désormais la sécurité nationale qui est en jeu. Algérie- ennaharonline