Algérie

Les intempéries ont mis à nu les malfaçons



La région de Laghouat vient de connaître ses plus fortes précipitations d'automne. Ces pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ont fait le bonheur des agriculteurs de cette wilaya agropastorale et des gestionnaires des ressources hydriques.Faute d'entretien régulier, les avaloirs de la ville n'ont pas bien fonctionné. En effet, les pluies torrentielles ont révélé les malfaçons commises dans les travaux du réseau routier urbain, pourtant refait plusieurs fois, ainsi que dans le réseau d'assainissement de la ville de Laghouat et ses environs.
Ce dernier a été, encore une fois, incapable d'absorber les importantes quantités d'eau tombées du ciel. De nombreuses routes, aussi bien du centre-ville que de la périphérie, ont été inondées. Outre la trémie située à la sortie nord de Laghouat, transformée en quelques minutes en piscine à ciel ouvert, la circulation routière a été perturbée, les rez-de-chaussée de certains bâtiments et immeubles ont été envahis par les eaux en furie.
À l'entrée nord de Laghouat, sur la RN1 en face de la station de relevage, la défaillance du réseau d'assainissement a fait que des eaux usées verdâtres et nauséabondes sont refoulées vers le sol avant d'inonder la route menant vers la station-service.
Les riverains du quartier Maâmourah ainsi que les automobilistes au niveau de la trémie, du rond-point de l'université Ammar-Thelidji et autres quartiers de la ville se sont retrouvés cernés par les eaux. "Ces fortes chutes de pluie nous ont permis de constater de visu le bricolage dont sont victimes nos villes qui sont entre les mains des médiocres et des incompétents", nous a indiqué un autochtone.
Les automobilistes, eux, ont dû faire preuve de stoïcisme pour ne pas mettre leur vie et celle des autres en danger. "Les décideurs doivent cesser de répéter, à chaque sortie sur le terrain, que les routes algériennes et les divers réseaux répondent aux normes internationales", a indiqué un citoyen dépité. Les eaux déchaînées n'ont pas épargné les établissements scolaires dont plusieurs classes ont été inondées.
Pour l'évacuation des crues et la libération des passages, la Protection civile a mis en service des pompes conçues pour l'aspiration des eaux. Pour beaucoup de citoyens, deux facteurs expliquent cette situation : l'absence d'entretien des avaloirs, aggravée par les chantiers interminables et, surtout, le sous-dimensionnement et des études approximatives des conduites d'assainissement destinées à la collecte des eaux pluviales. C'est une image de désolation, les routes et les quartiers deviennent de véritables piscines à chaque précipitation.
À Laghouat, on se demande pourquoi des routes refaites il y a moins d'une année sont déjà très dégradées. Les ruelles, dans certains quartiers, sont impraticables et leur état s'aggrave après chaque pluie. En dépit des sommes colossales dépensées, les décideurs préfèrent soigner les apparences, en plantant des palmiers, en ravalant les façades des immeubles et en s'occupant uniquement des quartiers résidentiels. Laghouat donne l'image d'une ville à l'abandon, où la population est livrée à elle-même.

BOUHAMAM AREZKI


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