Les intégristes, la commission Mac Carthy, «l'empire» soviet' Ces dictatures sans dictateurs

Destinées - Dans notre dossier d'hier nous avons passé en revue la fin tragique de nombreux dictateurs, de Jules César à Kadhafi. Il y aura d'autres tyrans dans l'histoire, cela ne fait pas l'ombre d'un doute.
Il faut cependant nuancer et faire la distinction entre le dictateur lui-même, l'homme qui concentre entre ses mains tous les pouvoirs et la dictature qui peut prendre différentes formes. Il y a par exemple la dictature du vainqueur. Sans qu'il y ait de dictateur précis au sens propre du terme.
Le meilleur exemple nous vient d'Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale. Vaincue par les Français elle a été obligée de se livrer pieds et poings liés à leur diktat.
«Malheur aux vaincus», disait César. Et en cela il n'avait pas tort.
Les Français feront payer très cher la note de ce conflit selon des historiens qui n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur un chiffre, les dommages imposés au peuple allemand varient entre 100 milliards de l'époque et 180 milliards.
Les Français pousseront la vengeance jusqu'à se faire rembourser les cartouches qu'ils avaient utilisées pendant la guerre. Une partie du territoire allemand sera occupée et le pays pressuré d'impôts dès 1918.
Asphyxiée et exsangue par les conditions draconiennes de l'armistice, l'économie du vaincu ne tardera pas à faire faillite. L'inflation atteint des proportions inimaginables et le mark dépréciera au point qu'une baguette de pain vaudra un million de marks. La plupart des grosses industries mettront la clef sous le paillasson. Le chômage frappe toutes les couches sociales. Les émeutes sont si fréquentes que l'armée et la police ont toutes les difficultés du monde à les contenir. Lorsqu'un cortège funèbre d'un Français passait dans la rue, les Allemands étaient tenus d'enlever leur chapeau par respect pour le défunt. Dans le cas contraire ils étaient giflés en public par des gendarmes. Ce qui ne fera que nourrir les ranc'urs d'un peuple diminué et appauvri qu'un homme galvanisera plus tard : Adolf Hitler.
Comme son peuple il a vécu dans sa chair les privations et les humiliations d'autant qu'il a connu les affres des tranchées et qu'il a été blessé par un obus qui a failli l'emporter. Le krach financier de 1929 et l'amoncellement de fortunes scandaleuses des juifs ne feront que le renforcer dans l'idée de mettre de l'ordre dans son pays et d'en chasser les «yupins» une bonne fois pour toutes.