Les insuffisances de l'action publique dévoilées Intempéries sur la ville

Les dernières chutes de neige sur la ville de Constantine ont dévoilé, même si cela relève du secret de polichinelle, la non-réactivité des pouvoirs publics face à un impondérable, si tant que des chutes de neige annoncées par anticipation par les services de la météorologie peuvent être considérées comme tel. Les services de la wilaya ont bien fait état, par communiqué, de la mobilisation de moyens idoines pour réagir à tout évènement de nature à générer des désagréments aux populations sans pour autant que celles-ci aient pu faire un constat sur les lieux, de cet engagement. Exception faite d'un engin (chasse-neige) exploité à hauteur d'endroits où sa visibilité était plus accessible à la médiatisation qu'à l'utilité en pareille circonstance.
Preuve de cette ostentation sans effet réel sur le terrain, les éléments de la Gendarmerie nationale n'ont pas trouvé mieux que d'interdire la circulation sur le tronçon Zouaghi-Centre ville dimanche passé au motif que la chaussée était verglacée. Ce qui était effectif mais une situation pour laquelle les services évoqués précédemment auraient eu plus de mérite, non pas à condamner l'accès de la voie aux usagers, mais bien au contraire, de prendre les mesures nécessaires imposées par cette contrainte. Du coup, fonctionnaires, étudiants, lycéens, etc.' n'ont pas rejoint leurs postes.
Cela étant, les familles vivant dans ce qui est qualifié d'habitat précaire et bidonville ont énormément pâtis de la dégradation du climat et sont restées isolées tout au long du week-end alors qu'au niveau de la vieille ville Souika des maisons sont tombées tel un carton-pâte en raison du surpoids occasionné par la masse neigeuse et l'engorgement des structures par l'eau.
Bien entendu, la difficulté d'approvisionnement du marché de gros en fruits et légumes a fourni l'opportunité aux marchands de détail de multiplier le prix des produits dont ils disposaient encore en stock. Ainsi de 60 dinars l'oignon vert est passé à 140.
Le pain a manqué sur les étals, à cause de l'absence des maîtres boulangers et leurs commis lesquels, en général, ne résident pas à Constantine et qui n'ont pu faire le déplacement et rejoindre leur lieu de travail. En certains endroits c'est l'eau potable qui a manqué et en d'autres ce sont les conduits qui ont éclaté. En outre, les jeux de neige et les chutes habituelles n'ont pas manqué de faire leur lot de victimes, les services des urgences au CHU accueillant quotidiennement une dizaine de blessés chaque journée.
La neige est un évènement ponctuel à Constantine, elle est assurément là, même très épisodiquement, les mois de janvier et février de chaque année et quel qu'en soit le volume ce sont à chaque fois les mêmes désagréments qui viennent «pourrir» la vie des habitants.